Littérature de jeunesse : dernier acte pour le CIELJ

Le Centre international d’études en littérature de jeunesse a fait l’objet d’une liquidation judiciaire il y a quelques semaines.
En toute discrétion.

Les actifs de l’association sont donc en vente, à savoir un stock d’environ 40.000 livres pour la jeunesse rassemblés depuis les années 60-70 et un site Internet qui est devenu en une quinzaine d’années une référence quasi mondiale (trilingue) en matière de littérature de jeunesse pour la qualité de ses fiches-critique, de ses analyses, de ses dossiers, etc.

Petit historique du CIELJ

Le centre International d’Etudes en Littérature de Jeunesse est né à Charleville-Mézières dans les Ardennes en 1988 à la suite de la donation d’environ 25.000 ouvrages pour la jeunesse de Janine DESPINETTE, une ancienne critique littéraire.

C’est lorsque Maurice BLIN est devenu le président du CIELJ que la structure a commencé à se développer ; le sénateur centriste, lui-même grand amateur de livres et de littérature, a joué de tout son poids politique pour obtenir des subventions et bâtir de vrais financements.
Le CIELJ a alors loué une « vitrine » en centre ville ; en contrepartie, il pouvait organiser des ateliers pour enfants et avait enfin une « visibilité » en ville.
Ce fut l’époque où le directeur était George-André VUAROQUEAUX. Le CIELJ compta jusqu’à huit salariés, surtout à partir du moment où fut créé (en 1994) le site Internet Ricochet… qui allait rapidement dépasser le million de connexions à l’année et devenir une vraie référence pour la littérature jeunesse.

La structure prit encore davantage ses aises en achetant avec l’aide du conseil général des locaux nettement plus vastes et put ainsi organiser des expositions.
Le CIELJ organisait les prix Octogones (création en 1988). Ils étaient destinés aux auteurs d’ouvrages pour les enfants de moins de 13 ans.
Suite à une sélection du comité de lecture, le public votait sur le site Ricochet et en mars pendant le Salon du livre à Paris.
Mais le CIELJ ne dégageait qu’une très faible part d’autofinancement sur son budget annuel. Ce qui explique la suite.
En octobre 2007, Paul DUPOUEY, un ancien journaliste parisien reconverti dans la formation, a été nommé directeur ; il ne l’est resté qu’un an. A la démission de Maurice BLIN en juin 2008, c’est l’illustrateur Etienne DELESSERT qui lui a succédé. Christian GRANDIN a repris le poste de directeur… dont il a démissionné le 30 septembre dernier.

Rapidement, l’équipe s’était réduite à trois salariés, puis seulement deux.
Là, les 2 derniers salariés sont en licenciement économique.

Chaque année, le CIELJ a continué à recevoir en direct des éditeurs plus de mille ouvrages par an !

Une disparition bien triste.

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