Quand les droits de l’homme s’immiscent dans les prix littéraires…

Le conseil des ambassadeurs arabes, mécène du Prix du roman arabe, a annulé la cérémonie de remise au lauréat 2012 Boualem Sansal, dont le voyage à Jérusalem a déplu.


L’auteur algérien Boualem Sansal devait recevoir mardi 6 juin dernier le Prix du roman arabe pour son roman Rue Darwin.
Or le conseil des ambassadeurs arabes en France, mécène du Prix, a annulé l’invitation de l’auteur à Paris et la cérémonie de remise en « raison des événements actuels dans le monde arabe ».

Pour Olivier Poivre d’Arvor, membre du jury, cette suspension est une sanction visant la participation de Boualem Sansal au Festival international des écrivains de Jérusalem, du 13 au 16 mai dernier. Le directeur de France Culture a pris la décision de claquer la porte du Prix et l’a fait savoir le 11 juin dans une tribune à Libération.

Participer à un festival littéraire israélien pour un écrivain arabe est en effet une manœuvre délicate. Le Hamas, depuis Gaza, a le premier dénoncé la venue de Boualem Sansal en Israël comme une « trahison » de la cause palestinienne.

Boualem Sansal, Prix des libraires allemands pour la paix, a expliqué dans une tribune publiée par le Huffington Post pourquoi ce voyage, rompant un tabou, était un geste nécessaire à une meilleure compréhension mutuelle.

Rue Darwin (Gallimard), a reçu mardi 29 mai le Prix du Roman-News, créé en 2011 afin de récompenser « une œuvre de fiction qui s’inspire de l’actualité et la traite comme un roman ». Il décrit le parcours de Yazid, né en 1949, à la recherche de son passé dans la vieille ville d’Alger. Le précédent roman de Boualem Sansal, Le Village de l’Allemand, qui évoque la participation d’anciens nazis à la formation de certains militants du FLN algérien, lui a déjà valu menaces et désagréments divers.

Source: Livres Hebdo

+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*