Phénomène : Quand Batman, Superman et Wonder Woman rajeunissent

rebirth DC comics

La semaine dernière, DC Comics a de nouveau pressé « le bouton de redémarrage ». Il faut dire qu’après 70 ans d’intrigues, 52 univers et un incalculable nombre de héros à son actif, il n’est pas toujours facile pour le lecteur novice de trouver ses repères dans la galaxie DC Comics. Et pourtant, le succès des adaptations au cinéma va désormais de pair avec le regain d’intérêt du grand public pour les comicbooks Marvel et DC Comics. Nombreux sont les lecteurs qui s’y replongent et se retrouvent parfois perdus dans une histoire complexe qu’ils n’ont plus ni le temps ni l’envie d’approfondir. Afin de rendre toujours plus accessibles les intrigues, les deux éditeurs américains les simplifient régulièrement, ce qui leur permet notamment de toucher un public jeune et de gagner de nouveaux lecteurs.

C’est le 27 mai dernier qu’a été publié le premier numéro issu du grand rebirth (renaissance) initié par les coéditeurs de DC Comics et réalisé par Geoff Johns, le scénariste vedette de la maison d’édition. Bien accueillie par l’ensemble des fans, la nouvelle suscite aussi, comme à chaque renaissance, la curiosité. Quels changements connaîtront les héros ? Quelle continuité par rapport à leur histoire déjà longue ? Pour l’heure, nous savons que les principales modifications à venir concerneront la série Watchmen (Les Gardiens en français). A noter également : le retour de Kid Flash, de Blue Beetle, de la Justice Society of America, de la Légion des Super-Héros, et surtout, la révélation de l’identité du Joker. En revanche, comme à chaque redémarrage, un coup d’éponge sera passé sur certains éléments initiés à l’issue du dernier rebirth, vieux de cinq ans.

Ad-1994-Zero-Hour-Sampler-Page-0-660x1024Mais comment se renouveler tout en préservant la continuité et la cohérence d’univers qui se sont construits sur des décennies et sont passés entre les mains de plusieurs dizaines d’auteurs ? La question est évidemment délicate et pose de vrais choix éditoriaux. C’est précisément parce que l’histoire des héros DC Comics est longue – les premiers héros ont vu le jour dans les années 1930 – qu’il est indispensable de rationaliser et simplifier régulièrement les intrigues dans lesquelles ils figurent tout en respectant la chronologie des histoires précédentes. Parfois, les scénaristes modifient la genèse de l’intrigue, mais ils doivent dans ce cas être capables de l’expliquer de façon rationnelle. Marv Wolfman, l’un des grands scénaristes de la maison, a été le premier à rationaliser l’idée de continuité entre les intrigues en invoquant l’existence de mondes parallèles, qui, imbriqués les uns à la suite des autres, justifient qu’il y ait plusieurs versions d’un même héros.

Mais alors, par où commencer la lecture de Batman quand on sait que le héros existe depuis des décennies ? Il y aurait de quoi être découragé. Les relances et remises à zéro régulières servent à ça. Les relances (relaunch) consister à recommencer une série au numéro 1, en tenant toujours compte du passé des personnages. Plus radicales, les remises à zéro ou réinitialisations (reboot) font table rase du passé pour raconter la genèse d’une carrière de super-héros. Dans l’histoire de DC Comics, les deux cas existent :

  • 1994 : sortie de la série Zero Hour, l’univers des héros, devenu trop confus, a été harmonisé.
  • 2006 : vingt ans après Crisis On Infinite Earths, la sortie d’Infinite Crisis est une nouvelle renaissance.
  • 2011 : une nouvelle recréation de l’univers DC Comics avec la conception de New 52.

Infinite_Crisis_5En plus de simplifier l’univers des super-héros aux yeux du lecteur, le dernier rebirth annoncé en mai répond aussi à des objectifs marketing : il s’agit bien évidemment de relancer la marque et de regagner l’intérêt du public, mais aussi d’être toujours en accord avec ce que les spectateurs voient à l’écran lorsqu’ils vont consommer les adaptations DC Comics au cinéma.

Vous vous sentez perdu ? Pas de panique, finalement, tout ce que veut DC Comics, c’est que vous puissiez choisir l’un de leurs albums et en apprécier l’intrigue sans vous demander en permanence dans quel monde vous vous trouvez. C’est finalement une bonne façon de se débarrasser du superflu et d’offrir une deuxième jeunesse à la marque. Car c’est bien connu, les super-héros sont éternels.

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A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

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