Sélection : Découvrez les livres de la Rentrée littéraire 2016 que nous avons aimés (1)

Vous avez du mal à faire votre choix parmi tous les romans de la rentrée ? Pas de panique ! Nous vous donnons rendez-vous chaque vendredi du mois de septembre pour découvrir les livres de la rentrée littéraire 2016 qui nous ont fait le plus vibrer. Au programme, les derniers livres d’auteurs déjà connus, quelques premiers romans, et un peu de littérature étrangère. Si beaucoup de romans présentés abordent les questions d’actualité à l’aune de la fiction, d’autres constituent de véritables invitations au voyage. Découvrez sans attendre notre première sélection.

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1- J’ai longtemps eu peur de la nuit de Yasmine Ghata / Editions Robert Laffont

j-ai-longtemps-eu-peur-de-la-nuit-794750-250-400Reconnue dès son premier roman, La Nuit des calligraphes (2004), l’écrivain Yasmine Ghata nous livre dans J’ai longtemps eu peur de la nuit un roman condensé et enlevé, pudique et gracieux. Dans ce récit à deux temporalités, il y a les ateliers d’écriture animés par Suzanne, et il y a l’exil qu’Arsène, orphelin rwandais, raconte à la jeune femme. Avec une valise pour seul abri, l’enfant est parvenu à traverser les zones de guerre de son pays en laissant famille et amis derrière lui. En dépit de la violence du sujet, Yasmine Ghata aborde la brutalité de la guerre et de la fuite avec une retenue opportune et une énergie qui confèrent au texte une belle force de frappe. Enfin, J’ai longtemps eu peur de la nuit apparaît comme un miroir entre deux quêtes d’identité et de sens qui se rejoignent dans l’altérité et retentissent d’une manière toute particulière avec l’actualité. Un beau récit sur la douleur du silence, l’implacable nécessité de raconter et la résilience qu’impose l’existence.

Ce que nous avons préféré : 

  • L’univers et l’intrigue : 7/10
  • Les personnages : 8/10
  • Le style : 8/10

Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Chez vous, dans un coin calme.

Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : D’une traite, un soir ou dans la nuit.

Pour accompagner votre lecture : La boisson qui vous réconforte le plus.

A qui prêter / offrir ce livre : A cette personne que vous avez rencontrée au bon endroit et au bon moment.

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2- Lithium de Aurélien Gougaud / Editions Albin Michel

lithium-802339-250-400Publié chez Albin Michel, Lithium est le premier roman d’Aurélien Gougaud. A vingt-cinq ans à peine, l’auteur y dévoile un regard étonnamment réfléchi sur une génération, la sienne, dont la propension à rêver est au moins aussi forte que son désenchantement. Les chapitres se suivent, racontant alternativement une semaine de sa vie à Elle et une semaine de sa vie à Lui. Les décors sont, quant à eux, à l’image de cette jeunesse perdue : sombres, éphémères et excessifs. Le travail est le lieu des déconvenues, et la nuit, le domaine d’analgésiques trop impuissants. L’alcool, le sexe, la fête servent alors de prétexte à l’oubli d’une solitude qui finit toujours par revenir au petit matin. Avec langueur et résilience, Lithium est le récit d’une rencontre inattendue et salavatrice dont l’issue est laissée à l’imagination du lecteur. C’est un fait, on prend plaisir à vagabonder dans ce premier roman comme dans la nuit parisienne : librement et en se laissant porter par un sens avéré de la formule et par la fougue, surtout, d’une jeunesse aux abois.

Ce que nous avons préféré : 

  • L’univers et l’intrigue : 8.5/10
  • Les personnages : 8/10
  • Le style : 8.5/10

Où lire (ou ne pas lire) ce livre : A la terrasse d’un café.

Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : Le soir, une fois la nuit tombée.

Pour accompagner votre lecture : Un ou deux cocktails acidulés (à consommer avec modération).

A qui prêter / offrir ce livre : A une personne marquante rencontrée il y a peu.

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3- California Girls de Simon Liberati / Editions Grasset

california-girls-824934-250-400Simon Liberati est un auteur surtout reconnu jusqu’à présent pour ses portraits de femmes aux parcours fascinants et tragiques. Après L’hyper-Justine (2009) qui était une fiction, il a écrit deux biographies de femmes aux destins extraordinaires : Jayne Mansfield 1967 (2011) et surtout Eva (2015), livre-portrait de sa compagne actuelle, qui constitue d’après de nombreux critiques, son roman le plus abouti. Avec California Girls il réinvente son exercice habituel d’écriture en nous livrant 3 jours de la vie de jeunes femmes qui ont fait l’histoire. Il s’agit des protagonistes de l’un des plus sombres faits divers de l’histoire : l’affaire Sharon Tate. Pour les jeunes générations qui ne connaissent peut-être pas Charles Manson, l’affaire retrace le parcours de hippies qui loin d’être pacifistes, sont devenus des meurtriers sous l’impulsion de leur gourou. Dans un style étonnant, l’auteur fait preuve d’un véritable sens du détail et nous plonge froidement dans le quotidien de ces individus, comme si de rien n’était. Une banalité qui devient glaçante lorsqu’on parcourt les descriptions des crimes, jalonnées de détails à la limite du supportable pour les lecteurs les plus sensibles. Si ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains, Simon Liberati transfigure une fois de plus l’Histoire en fiction avec habileté et finesse pour nous offrir un voyage au cœur de la Californie des sixties et de ses excès bien américains.

Ce que nous avons préféré : 

  • L’univers et l’intrigue : 8/10
  • Les personnages : 9/10
  • Le style : 8.5/10

Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Dans un coin de nature, pour recréer l’ambiance hippie de l’époque.

Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : Dans la journée pour les moins téméraires car les passages de meurtres peuvent sembler un peu anxiogènes avant d’aller dormir.

Pour accompagner votre lecture : Une bonne encyclopédie pour éclairer les détails historiques qui y sont mentionnés.

A qui prêter / offrir ce livre : A tous les passionnés d’histoire contemporaine.

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4- Dieu n’habite pas La Havane de Yasmina Khadra / Editions Julliard

dieu-n-habite-pas-la-havane-802131-250-400Après de nombreux romans au succès international comme Les Hirondelles de Kaboul (2002), L’Attentat (2005), Ce que le jour doit à la nuit (2008) ou La dernière nuit du Raïs (2015), Yasmina Khadra nous emmène cette fois dans le décor mi-nostalgique mi-kitsch d’une Cuba aux couleurs quelque peu diluées. Le début du roman nous plonge rapidement dans l’atmosphère ensoleillée et mélancolique de La Havane, où le très tapageur Don Fuego enchante les touristes avec sa voix et son sens du rythme. Mais malgré ses airs surannés, la capitale cubaine est aux prises des temps qui changent et le chanteur, vieillissant, se voit obligé de céder sa place à un autre. Cuvant son échec à la recherche de sa jeunesse perdue, voilà qu’il rencontre Mayensi, une jeune fille beaucoup trop jeune et trop belle pour lui. Le drame se trame alors sur fond d’amours impossibles et de silences envoûtants. Servi par un style baroque auquel on pardonne volontiers quelques défauts et clichés intempestifs, Dieu n’habite pas La Havane laisse finalement à celui qui le lit la saveur d’un roman poétique et qui sonne bien.

Ce que nous avons préféré : 

  • L’univers et l’intrigue : 7/10
  • Les personnages : 7.5/10
  • Le style : 7/10

Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Dans une grande ville, pour échapper à la routine.

Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : Pendant un trajet en train, en métro ou en bus.

Pour accompagner votre lecture : De la musique cubaine.

A qui prêter / offrir ce livre : A un ami voyageur et mélancolique.

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A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

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