Lieux imaginaires : redécouvrez la chocolaterie Wonka de Roald Dahl

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Avec la célébration du centenaire de la naissance de Roald Dahl fin 2016, nous avons eu envie de nous replonger dans les différentes histoires imaginées par l’auteur britannique. De Matilda à James et la Grosse Pêche en passant par Le Bon Gros Géant et Charlie et la Chocolaterie, les héros et les univers des livres de Roald Dahl ont bercé des générations d’enfants au point de devenir, en l’espace d’un demi-siècle seulement, de véritables classiques de la littérature jeunesse.

chocolaterie 2Preuve d’un engouement et d’une magie qui ne s’essoufflent pas, le célèbre roman Charlie et la Chocolaterie, publié en 1964, a été adapté au cinéma à deux reprises : en 1971 par Mel Stuart, puis par Tim Burton en 2005. Si les deux films ont représenté chacun de grands succès populaires pour leur époque, ils ont aussi été vivement salués par le milieu du cinéma et nommés aux Oscars et aux Golden Globes. Cependant, l’adaptation de 1971 a déplu au principal intéressé, Roald Dahl, qui a décidé de décliner tout droit d’adaptation du roman jusqu’à sa mort, en 1990.

Le succès littéraire et cinématographique de l’oeuvre, mais aussi la déception de Roald Dahl face à l’adaptation de 1971 indiquent bien la puissance créative qui habite l’univers imaginé par l’auteur. Qu’on le tienne pour sacré ou irreprésentable, que l’on préfère la chocolaterie du livre ou celle de Tim Burton, une chose est sûre, la fameuse chocolaterie de Willy Wonka ne cesse de fasciner.

La recette narrative de ce triomphe semble simple et efficace au premier abord, mais encore fallait-il y penser. Car si la chocolaterie Wonka est devenue un lieu littéraire aussi mythique, c’est parce qu’elle est d’abord un lieu visible et impénétrable, une sorte de sanctuaire où l’on produit, qui plus est, le chocolat le plus vendu (et le meilleur ?) au monde, rien que ça. Comment, dès lors, ne pas céder tout à la fois à la curiosité et à la gourmandise ? L’illusion aurait pu s’arrêter net au moment de la découverte des lieux, mais grâce à une imagination foisonnante et un sens du détail particulièrement aiguisé, Roald Dahl comble toutes les attentes suscitées par le début de l’histoire.

chocolaterie 3En effet, une fois à l’intérieur de la chocolaterie, le lecteur se retrouve happé dans un univers où la délectation semble ne jamais prendre fin et où l’émerveillement grandit à chaque page. On entre dans l’industrie merveilleuse de Willy Wonka comme dans un cabinet de curiosités où l’on découvre sans cesse de nouvelles choses, et notamment des produits qui feraient rêver les petits et les grands gourmands comme les chewing-gum qui ne perdent jamais leur goût, les glaces qui ne fondent pas, la rivière de chocolat ou les arbustes en forme de cannes de Noël. Dans ce cadre industriel, pas de mornes couleurs ni d’ouvriers déprimés : les décors sont colorés et les travailleurs, les Oompas-Loompas, tout droit venus du Loompaland, sont grassement rémunérés en fèves de cacao, leur mets préféré.

Cependant, l’univers idyllique de la chocolaterie n’est pas digne de tous, ce que le recours à l’allégorie souligne bien dans l’oeuvre de Roald Dahl. Mis à part Charlie, qui vient d’un milieu très modeste et possède de grandes qualités de cœur et d’esprit, les autres enfants tirés au sort pour visiter la chocolaterie incarnent chacun un stéréotype de l’enfant mal élevé : Augustus Gloop ne pense qu’à s’empiffrer de sucreries, Veruca Salt est la petite fille gâtée par excellence, Violette Beauregard n’a d’intérêt que pour les chewing-gum, qu’elle mâche incessamment, et Mike Teavee est un passionné certes, mais uniquement de télévision.

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Grâce à une structure narrative classique et à un univers débordant d’originalité, Charlie et la Chocolaterie est devenu l’un des archétypes modernes du roman pour enfants. A tel point qu’il a donné son nom à la Willy Wonka Candy Company, la marque du groupe Nestlé qui commercialise la Wonka Bar. Le roman a aussi donné naissance à la fameuse expression du « golden ticket » qui, en référence à la genèse de l’histoire, désigne le droit de passage exclusif pour un événement spécial. Ajoutons à cela les deux films adaptés du roman et l’on a de quoi rêver longtemps à ce monde de pure imagination que chantait Gene Wilder dans le film de 1971.

 

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A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

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