Alors relativement peu connue du public français il y a encore un an, Elena Ferrante est devenue, grâce sa tétralogie L’amie prodigieuse, l’un des auteurs les plus influents du moment. Avec quelque cinq millions de lecteurs à travers le monde pour les deux premiers tomes de la saga, la romancière s’est tout simplement imposée comme l’auteur italien le plus lu au monde. Très attendu, le troisième volume de L’amie prodigieuse, intitulé Celle qui fuit et celle qui reste, est paru chez Gallimard le 3 janvier dernier et devrait confirmer une nouvelle fois le succès d’Elena Ferrante, venue à l’écriture en 1992 avec le thriller familial L’amour harcelant.
Sur Booknode, vous êtes nombreux à avoir succombé ou à faire figurer dans vos envies la magnifique fresque romanesque de L’amie prodigieuse, dans laquelle la narratrice déploie sur plus d’un demi-siècle le destin de deux amies d’enfance, Lila et Elena. De leur enfance dans le premier volume à leur vie de jeunes femmes dans le second, le roman dresse le portrait d’une amitié placée sous le signe de la différence – de personnalité, d’aspirations, de choix – dans Naples et dans une Italie, celle de la seconde moitié du XXe siècle, qui regorge d’authenticité, de vitalité, de poésie et de violence aussi.
Des personnages attachants, un souffle romanesque inépuisable, un style qui fait l’unanimité, rien ne semble faire d’ombre à Elena Ferrante, dont le triomphe et la notoriété ne devraient cesser de croître en 2017, que ce soit en France ou à l’international. Tiré à 100 000 exemplaires par la maison Gallimard, les ventes de Celle qui fuit et celle qui reste viendront compléter cette année celles de L’amie prodigieuse et du Nouveau nom, dont les parutions au format poche en janvier 2016 et janvier 2017 respectivement, promettent de décupler les performances.
Quant à la question – récurrente – de savoir si un tel engouement serait imputable au mystère entourant l’identité de l’auteur, elle est bien plus vivace dans le reste du monde qu’en Italie, où Elena Ferrante est un écrivain connu depuis ses débuts. Tandis que la plupart des médias découvrant l’auteur soulignent un succès allant de pair avec son anonymat, d’autres semblent s’être faits à cette donne, n’y accordant qu’une importance assez futile. Ainsi, pour le quotidien La Repubblica, « l’identité mystérieuse de l’auteur n’est qu’un aspect parmi d’autres de sa renommée, un élément secondaire qui ajoute finalement peu à la puissance narrative de ses livres ».
Un succès ne venant jamais seul, une série télévisée adaptée de la saga romanesque serait en cours de production. Et alors que les fans dévorent les volumes de la saga en attendant fiévreusement la suite, on serait presque tenté de comparer l’enthousiasme du public pour L’amie prodigieuse à celui que continue de susciter aujourd’hui la saga Harry Potter. Pour les fans d’Elena Ferrante, le prochain rendez-vous à ne pas manquer sera la sortie française du quatrième tome de la série, L’enfant perdue. A moins que, gagnés par l’impatience, ils ne décident de se mettre à l’italien pour le lire. Parole de groupie.
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