Tout comme les romans, les bandes dessinées offrent d’excellents matériaux et sources d’inspiration aux réalisateurs et producteurs de cinéma. Si le phénomène de l’adaptation existe depuis longtemps, ces dernières années ont été particulièrement prolifiques en adaptations de bandes dessinées. Des cultissimes Astérix en passant par Lucky Luke, Boule et Bill ou par les prochaines adaptations de Spirou ou de la série de science fiction Valérian, c’est au tour de la série phénomène Seuls de sortir dans les salles obscures.
Si vous êtes fans de bandes dessinées, vous n’êtes sans doute pas passés à côté du phénomène Seuls. Cette série de BD jeunesse racontant l’histoire, la survie et les péripéties de Dodji, Leïla, Camille, Terry et Yvan, cinq enfants se réveillant dans un monde sans adultes a en effet très vite fait parler d’elle.
Derrière la série se cache un duo franco-belge
Avec ses accents de fantastique, d’aventure et de mystère – et ses thèmes très matures qui prouvent que la série ne s’adresse pas qu’aux jeunes – Seuls a pointé le bout de son nez dans les rayonnages des librairies en 2006, après avoir préalablement été publiée dans le magazine Le Journal de Spirou. Et le succès ne se fait pas attendre, puisqu’un an plus tard, le premier tome se voit récompensé au Festival de la Bande dessinée d’Angoulême 2007 du Prix jeunesse des 9-12 ans.
Derrière la série – dont le dixième tome est sorti en novembre 2016 chez Dupuis – se cache un duo franco-belge : l’illustrateur Fabien Vehlmann et le scénariste Bruno Gazzotti. Dix ans après avoir publié le premier tome de Seuls, les deux auteurs, qui avouent avoir reçu de nombreuses propositions de la part de plusieurs réalisateurs, décident de confier l’adaptation de leur série phénomène au réalisateur français David Moreau. Si celui-ci n’en est pas à son coup d’essai passant du thriller horrifique – avec la co-réalisation de The Eye avec Jessica Alba en 2008 – à la comédie romantique – avec la co-réalisation de 20 ans d’écart en 2013 -, David Moreau signe avec Seuls sa première adaptation cinématographique.
Amicalement qualifié de « trahison fidèle » par Bruno Gazzotti, l’adaptation de Seuls risque dans un premier temps de déconcerter les lecteurs de la bande dessinée. David Moreau a en effet du prendre plusieurs libertés pour réussir à créer un film réunissant les éléments essentiels de la bande dessinée tout en gardant une cohérance dans l’histoire qui devait tenir dans le format d’une heure et demi du film.
David Moreau souhaitait donner un ton beaucoup plus sombre au récit
Plus que ça, il souhaitait également insuffler à son film l’ambiance nécessaire pour réaliser ce qu’il caractérise déjà d’un « film d’horreur pour enfants » et a donc du modifier certains aspects du scénario de base. Pas de panique cependant, les fans de la série retrouveront bien les cinq héros Dodji, Leïla, Camille, Terry et Yvan, bien qu’âgés de quelques années de plus pour les besoins de l’histoire. David Moreau souhaitant en effet donner un ton beaucoup plus sombre au récit, il lui semblait évident de choisir des acteurs adolescents pour incarner les personnages. Et si certains éléments du scénario manquent de fidélité par rapport à la bande dessinée, que les plus sceptiques se rassurent : les émotions, la psychologie des personnages et le mystère qui rendent l’univers de Seuls si addictif sont également au rendez-vous sur grand écran.
En troisième position du box-office français, le film s’offre en tout cas un bon démarrage à sa sortie. Une bonne nouvelle pour Fabien Velhmann et Bruno Gazzotti, dont le prochain tome de leur série est d’ores et déjà annoncé pour décembre 2017.
En tant que grande admiratrice et fan de Seuls, imaginez ma joie lorsque j’ai appris que cette BD allait sortir en film ! Et imaginez aussi quelle fut ma déception en voyant que David Moreau n’avait pas respecté la moitié de l’histoire ! Alors, non, je n’ai pas aimé.