Sélection : Les premiers romans de la rentrée littéraire 2017

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Après nos sélections en littérature française et étrangère, cap sur les premiers romans, qui sont plus nombreux cette année qu’en 2016. Si vous êtes avide de nouveauté, ça tombe bien ! Vous trouverez sans aucun doute votre bonheur parmi les 81 premiers romans à paraître en cette rentrée 2017.

Certains grands éditeurs n’ont pas hésité à miser sur le renouvellement. Gallimard et Stock comptent respectivement quatre nouveaux auteurs et sont suivis de près par Albin Michel, Grasset et Le Dilettante, dont les catalogues s’enrichissent de trois écrivains chacun.

Deux traits principaux caractérisent ces jeunes talents. On constate d’abord que la plupart sont des hommes, à deux tiers contre un, et que beaucoup sont des auteurs jeunes. Et si leur nom vous dit parfois quelque chose, c’est qu’ils ne sont pas toujours complètement inconnus du grand public. Ainsi, parmi des noms peu familiers pour la plupart, vous pourrez voir surgir avec surprise ceux du réalisateur Cyril Dion, qui signe Imago chez Actes Sud, ou de l’actrice Eva Ionesco, auteur de Innocenceannoncé chez Grasset.

Côté thématiques, de nombreux romans abordent le voyage et le retour aux racines, posant ainsi les jalons de récits initiatiques des temps modernes. A travers eux sont abordés des sujets comme la famille, l’absence, le deuil, et la quête d’une renaissance. Face à un monde en perte de vitesse et de repères, ils prouvent que la littérature reste un moyen privilégié d’interrogation sur soi et les autres. Zoom sur dix romans qui ont particulièrement attiré notre attention. N’oubliez pas de les ajouter à vos envies !

*

Imago de Cyril Dion (Actes Sud)

Parce que son frère s’apprête à commettre en France l’irréparable, Nadr le pacifiste se lance à sa poursuite, quitte la Palestine, franchit les tunnels, passe en Égypte, débarque à Marseille puis suit la trace de Khalil jusqu’à Paris. Se révolter, s’interposer : deux manières d’affronter le même obstacle, se libérer de tout enfermement, accéder à soi-même, entrer en résilience contre le sentiment d’immobilité, d’incarcération, d’irrémédiable injustice.

Sous couvert de fiction, ce premier roman est celui d’un homme engagé pour un autre monde, une autre société – un engagement qui passe ici par l’imaginaire pour approcher encore davantage l’une des tragédies les plus durables du XXe siècle.

(Source : Actes Sud)

Sortie en librairie : 16 août

Prix : 19€

*

Mon gamin de Pascal Voisine (Calmann-Lévy)

Un presque enfant et un adulte pas comme les autres.

Deux destins où dansent l’amitié et l’humanité.

Cet été 1977, un été de vinyles, de chaleur et de baignades, Thierry a 14 ans et découvre la musique, les premiers émois, les montagnes russes de l’adolescence où tout est à la fois morne et intense.

Il passe ses journées avec son meilleur ami, Francis, un handicapé mental qui vit à l’hôpital psychiatrique voisin depuis toujours. Le gentil Francis adorait la mère de Thierry, et va chaque semaine poser un petit caillou sur sa tombe. Il a vu naître Thierry, qu’il appelle « mon gamin », et lui voue une amitié joyeuse et entière.

Mais le destin s’appuie souvent sur pas grand-chose. Un infirmier tatoué fan d’Elvis, une belle-mère trop jeune et trop jolie, une guitare à deux manches, un chat bien curieux… Et tout bascule.

Quarante ans après ce mois d’août 1977, Thierry, devenu un chanteur à succès sous le nom de Marc Alder, va enfin découvrir la vérité sur les quelques jours qui ont changé toute sa vie.

(Source : Calmann-Lévy)

Sortie en librairie : 16 août

Prix : 17,50€

*

Une histoire des loups de Emily Fridlund (Gallmeister)

Madeline, adolescente un peu sauvage, observe à travers ses jumelles cette famille qui emménage sur la rive opposée du lac. Un couple et leur enfant dont la vie aisée semble si différente de la sienne. Bientôt, alors que le père travaille au loin, la jeune mère propose à Madeline de s’occuper du garçon, de passer avec lui ses après-midi, puis de partager leurs repas. L’adolescente entre petit à petit dans ce foyer qui la fascine, ne saisissant qu’à moitié ce qui se cache derrière la fragile gaieté de cette mère et la sourde autorité du père. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le premier roman d’Emily Fridlund a été acclamé par la critique.

(Source : Gallmeister)

Sortie en librairie : 17 août

Prix : 22,40€

*

Surface de réparation de Olivier El Khoury (Noir sur Blanc)

Bleu et noir : les couleurs du club de foot de Bruges, dont la folle passion a été transmise dès sa naissance au narrateur par son père, comme une malédiction donnant à voir en toute chose une partie perdue d’avance. Naviguant entre espoirs et déceptions, entre les inquiétudes face à l’avenir d’un jeune homme aussi séduisant et brillant que paumé et maladroit, – par ailleurs arabe par temps d’alerte au terrorisme – et la chaleur des amitiés éternelles, les cuites au soleil, les voyages qui tournent au fiasco, les études qui n’ont de scientifiques que le nom, les jobs successifs et les amours catastrophiques, Olivier El Khoury construit ici une sorte de roman d’apprentissage en dix-sept tableaux où les situations, souvent très drôles, vont au fil du temps, comme des victoires et des défaites, offrir de nouvelles clefs de lecture à son héros ainsi qu’une vision restaurée de l’existence.

Premier roman d’Olivier El Khoury, Surface de réparation est une quête d’équilibre dans un monde qui valse, portée par une voix d’une fraîcheur exaltante où s’entendent, déjà, l’humour et l’humanisme des plus grands écrivains.

« Je suis né sans encombre, sans résistance. Dans un flegme insolent qui me collerait à la peau et me sauverait de l’emprise de ma destinée pathétique. Je n’avais pas conscience de la vie qui m’attendait ni de la crispation de mon père lorsqu’il m’a pris dans ses bras et que mon corps chaud l’a apaisé le temps d’un moment de pure félicité. Pour autant, je sentais déjà le fardeau bleu et noir qui m’accablait. J’étais mené au score et j’avais toute une vie pour renverser la vapeur. »

(Source : Noir sur Blanc)

Sortie en librairie : 17 août

Prix : 14€

*
Fief de David Lopez (Seuil)

Quelque part entre la banlieue et la campagne, là où leurs parents avant eux ont grandi, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, ils jouent aux cartes, ils font pousser de l’herbe dans le jardin, et quand ils sortent, c’est pour constater ce qui les éloigne des autres.

Dans cet univers à cheval entre deux mondes, où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c’est le langage, son usage et son accès, qu’il soit porté par Lahuiss quand il interprète le Candide de Voltaire et explique aux autres comment parler aux filles pour les séduire, par Poto quand il rappe ou invective ses amis, par Ixe et ses sublimes fautes d’orthographe. Ce qui est en jeu, c’est la montée progressive d’une poésie de l’existence dans un monde sans horizon.

Au fil de ce roman écrit au cordeau, une gravité se dégage, une beauté qu’on extirpe du tragique ordinaire, à travers une voix neuve, celle de l’auteur de Fief.

(Source : Seuil)

Sortie en librairie : 17 août

Prix : 17,50€

 *
La fuite de Paul-Bernard Moracchini (Buchet-Chastel)

Prisonnier d’une société qu’il méprise, un homme décide de partir à la rencontre de son animalité profonde. Perdu en plein bois, vivant de ses chasses avec, pour seule compagnie, son chien Lione, le narrateur va se détacher de toute notion de réalité et vivre de ses rêves. Une errance onirique qui lentement bascule…

La Fuite, premier roman de Paul-Bernard Moracchini, est une invitation en terre inconnue. L’échappée exaltée d’un homme vers la nature.

(Source : Buchet-Chastel)

Sortie en librairie : 17 août

Prix : 14€

*

La tanche de Inge Schilperoord (Belfond)

Dans un village de la banlieue d’Amsterdam, au bord de la mer, de nos jours.

Jonathan, la trentaine, sort de prison. Dans le bus qui l’emmène chez sa mère, il se répète ce que le psychologue lui a enseigné : s’il organise rigoureusement ses journées, il sera un homme meilleur. Jonathan se le promet : il va s’occuper de sa mère, faible, asthmatique, retourner travailler à l’usine de poissons, promener le chien, aller à la pêche. Il restera seul, il ne parlera à personne, il va s’occuper les mains, l’esprit, tout pour ne pas replonger.

Car Jonathan est un pédophile. Il est sorti de prison, faute de preuves. Le psychologue lui a parlé d’un taux de récidive de 80%. Il sait qu’il ne doit pas se laisser déborder par ses pulsions. Or, dans ce quartier en démolition où vit sa mère, vivent aussi une mère célibataire et sa fillette…

(Source : Belfond)

Sortie en librairie : 17 août

Prix : 19,50€

*

Parmi les miens de Charlotte Pons (Flammarion)

« Il y a peu de choses que je n’acceptais pas venant de maman. La voir mourir en faisait partie. » Quand le médecin leur annonce que leur mère est vivante mais en état de mort cérébrale, Manon laisse échapper qu’elle préférerait qu’elle meure. C’est trop tôt pour y penser, lui répondent sèchement Adèle et Gabriel.

Délaissant mari et enfant, Manon décide de s’installer parmi les siens. Au cœur de cette fratrie grandie et éparpillée, elle découvre ce qu’il reste, dans leurs relations d’adultes, des enfants qu’ils ont été. Et tandis qu’alentour les montagnes menacent de s’effondrer, les secrets de famille refont surface. Qui était vraiment cette mère dont ils n’ont pas tous le même souvenir ?

Charlotte Pons écrit une tragédie ordinaire tout en tension psychologique et révèle un talent fou pour mettre en scène, dans leur vérité nue, les relations familiales.

(Source : Flammarion)

Sortie en librairie : 23 août

Prix : 18€

*

Ma reine de Jean-Baptiste Andrea (L’Iconoclaste)

Shell n’est pas un enfant comme les autres. Il vit seul avec ses parents dans une station-service. Après avoir manqué mettre le feu à la garrigue, ses parents décident de le placer dans un institut. Mais Shell préfère partir faire la guerre, pour leur prouver qu’il n’est plus un enfant. Il monte le chemin en Z derrière la station. Arrivé sur le plateau derrière chez lui, la guerre n’est pas là. Seuls se déploient le silence et les odeurs de maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s’invente et l’impossible devient vrai.

Jean-Baptiste Andrea livre ici son premier roman. Ode à la liberté, à l’imaginaire, et à la différence, Ma reine est un texte à hauteur d’enfants. L’auteur y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées et signe un récit pictural aux images justes et fulgurantes qui nous immerge en Provence, un été 1965.

« J’ai voulu la pluie. Je l’ai tant voulue que quand elle est venue, je ne savais plus comment l’arrêter. C’était une grosse pluie rose, vert, bleu, elle prenait la couleur d’un rien. Elle assommait les oiseaux. Il a plu comme ça pendant je ne sais pas combien de temps. Les vieux disaient qu’ils n’avaient jamais vu ça. Ils parlaient de leurs ancêtres et de Dieu et du ciel et de tout sauf de la raison de la pluie : moi. »

(Source : L’Iconoclaste)

Sortie en librairie : 30 août

Prix : 17€

*

Vera de Karl Geary (Rivages)

Vera a la trentaine passée, elle vit dans les quartiers chics de Dublin, à Montpelier Parade. Sonny a 16 ans, il travaille dans une boucherie. Bien sûr, il rêve d’ailleurs. Lorsqu’il croise le regard de Vera, sa beauté lui donne immédiatement le vertige. Vera parle peu. Mais elle sait écouter Sonny comme personne ne l’a fait jusqu’à présent. Premier roman coup de poing d’un acteur irlandais devenu écrivain et scénariste, Vera est une magnifique histoire d’amour portée par une écriture exceptionnelle, un mélange inédit entre la justesse de Ken Loach et la grâce de James Salter. Aussi émouvant et dévastateur que « Breaking The Waves ».

(Source : Rivages)

Sortie en librairie : 30 août

Prix : 21,50€

+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

1 Comment

  1. Comment être publié quand on n’est ni parisien, ni journaliste, ni jeune, ni en mesure de faire jouer des relations ?
    Laisser croire que la publication récompense le seul talent est une illusion que les éditeurs entretiennent pour ne pas casser l’image ô combien irréaliste du manuscrit venu par la poste, du fond de la province, signé par un inconnu, et pourtant remarqué par un comité de lecture tout à fait indépendant dans ses choix.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*