Savez-vous parler la Novlangue ? Le Fourchelang ? L’elfique ? Ces langues imaginaires ont été totalement inventées par des auteurs ! Non contents de seulement créer des univers riches et travaillés, il existe en effet des romanciers qui, pour pousser le vice encore plus loin, n’ont pas hésité à créer au cœur de leur roman, leur propre langue. Langue elfique, des serpents ou futuriste, voici le top 5 des langues inventées dans les romans !
1- La Novlangue
Inventée par George Orwell dans son roman 1984, la Novlangue (ou le Néoparler dans la nouvelle traduction de 2018) fut créée par l’auteur pour correspondre aux besoins de son univers dystopique. Dans une société où la pensée critique est annihilée, Orwell a eu la brillante idée de créer une langue réduisant au minimum l’esprit critique des populations. Faisant office de parole officielle pour tous, et remplaçant ainsi l’Ancilang (l’ancien parlé), la Novlangue est basée sur le principe de la réduction des mots et de la Doublepensée. Ce système permet d’accepter à la fois deux idées contradictoires, empêchant ainsi tout esprit critique. Le mot de « Crimepensée » en est le plus représentatif.
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2- Le Fourchelang
L’univers de J.K. Rowling fourmille de détails et inventions qui confèrent à la saga d’Harry Potter le succès qu’on lui connait. Rien d’étonnant à ce que l’auteur britannique ait créé le Fourchelang, la fameuse langue des serpents ayant donné son symbole légendaire à la maison Serpentard. Salazar Serpentard, son fondateur, était en effet Fourchelang, un don généralement attribué aux mages noirs. Voldemort lui-même possédait cette sombre faculté. Pourtant, cette mystérieuse langue n’a pas de secret pour Harry qui la maîtrise, à son insu, depuis son enfance. Une capacité qui peut se révéler plutôt utile lorsqu’un serpent sanguinaire sème la panique entre les murs de son école de magie.
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3- Le Sindarin
L’écrivain J.R.R. Tolkien était un vrai passionné des langues. Philologue accompli, il affirma dans une lettre n’avoir écrit Le Seigneur du anneaux que pour trouver un cadre où placer une formule de politesse elfique qu’il avait inventée. C’est tout naturellement que son oeuvre regorge de langues et écritures imaginaires de sa propre composition. Le sindarin, langue des Elfes Gris, fait office de langue véhiculaire des elfes dans la Terre du Milieu de Tolkien. À celle-ci s’ajoute de nombreuses autres langues telles le Quenya (ou haut-elfique), le Khuzdul (langue orale des nains) ou l’Entique (langue des Ents). Chaque langue possède sa propre histoire, ses propres caractéristiques et dialectes, prouvant tout le génie de Tolkien et l’étendue de son travail.
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4- Le Nadsat
Mélange de russe et d’anglais, le Nadsat est l’argot inventé par Anthony Burgess pour son roman futuriste L’Orange mécanique. Glazes (yeux), lioudis (gens), ptitsa (fille) ne sont que des exemples du lexique de plus de cent mots créé par Burgess. Le Nadsat, qui signifie également « adolescent », sert à Alex, le protagoniste du livre, pour communiquer avec les autres jeunes de son âge. Plus qu’un simple outil d’expression, le langage de Burgess est également un moyen d’effacer la brutalité du roman et du personnage d’Alex en remplaçant les mots à caractère violent par d’autres mots plus neutres.
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5- Le Dothraki
Grand succès de la fantasy, Le Trône de fer de George R.R. Martin se déroule en grande partie sur le continent de Westeros. Pourtant, parmi les différentes intrigues et guerres pour conquérir le pouvoir royal, apparaît dès le premier tome un peuple iconique de la saga : les Dothrakis. Habitants du continent oriental voisin Essos, les Dothrakis sont de puissants guerriers cavaliers nomades mettant le cheval au centre de leur culture. Bien que quelques phrases apparaissent dans les romans de George R.R. Martin, le dothraki naît réellement avec la série télévisée. S’inspirant du russe, du turc ou encore de l’inuktitut, le linguiste David J. Pearson va en effet se charger de créer une grammaire et un lexique à la langue pour qu’elle puisse être parlée dans la série.
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Chouette liste 🙂
Personnellement, j’aurais quand même placé le Sindarin en 2e position, Tolkien s’étant réellement décarcassé pour inventer une langue qui tienne réellement la route et puisse être parlée, et pas juste quelques phrases de circonstance.
Il s’agit plus d’une sélection des 5 meilleures langues imaginaires qu’un véritable classement. Tolkien aurait sinon en effet mérité une place plus haute, son oeuvre est extraordinaire !
je me demande si l’espéranto pourrait entrer dans cette catégorie ou alors le runique
Est-ce que le nadsat est vraiment une langue ? Décrire l’évolution linguistique supposée dans un futur plus ou moins proche est courant en SF, et bien qu’il ne porte pas de nom, ce qui au final est logique vu que c’est l’évolution logique supposée par l’auteur de la langue parlée à l’époque, le langage employé dans “Tous à Zanzibar” de John Brunner est au moins aussi impressionnant que celui de Burgess. Encore plus à mon sens car il réussit à immerger le lecteur dans une version étrange de notre monde à travers une omniprésence de ce langage (qu’on ne retrouve pas chez Orwell par exemple).
Scott Westerfeld aussi est doué pour ça, le bubbly speak dans “Pretties”, le deuxième tome de la saga “Uglies”, sert de nombreux objectifs scénaristiques, mais c’est dans “Fine Prey” (malheureusement jamais traduit en Français) qu’il montre l’ampleur de sa maîtrise de la linguistique avec la langue des Aya, les extraterrestres qui ont envahi la Terre. Cette langue est complètement alien à toute forme de grammaire Terrestre et va jouer un rôle majeur dans l’intrigue.
J’aurais ajouté ces deux romans trop méconnus (surtout “Fine Prey”, pour la raison évidente en France mais qui est tout aussi oublié aux États Unis) à cette liste et peut-être Aussi l’Ancien Langage dans “Eragon” dont l’auteur à fait plus d’efforts pour créer un vocabulaire et une grammaire que JK Rowling ou GRR Martin.
C’est une liste intéressante dans le fait qu’elle apporte parfois des informations méconnues sur les langues listées (comme la nouvelle traduction de Novlang dans la dernière édition) mais dans l’ensemble elle regroupe les langues inventées dans les œuvres les plus célèbres et n’apporte de fait aucune surprise à la lecture, aucun plaisir de la découverte.