Prix littéraires : les surprises du palmarès 2018

Prix-Littéraires-d'Automne

Alors que le Prix Intérallié et le Goncourt des lycéens ne dévoileront leurs résultats que la semaine prochaine, pour une grand majorité des grands prix littéraires d’automne, le verdict est déjà tombé ! Petit bilan de cette première semaine riche en surprises.

Dès lundi, le Prix Femina a ouvert la marche en récompensant Le Lambeau (Gallimard) de Philippe Lançon. Rescapé de l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo, le roman de Philippe Lançon revient sur l’événement qui a chamboulé sa vie et fait le récit de sa reconstruction après le traumatisme. Un texte à coeur ouvert porté par une plume intime et sincère.
Le Prix Femina étranger est revenu à La Neuvième Heure (Quai Voltaire) d’Alice McDermott. Élisabeth de Fontenay s’est quant à elle vu remettre le Prix Femina essai pour son livre Gaspard de la nuit (Stock).

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Mardi, Pierre Guyotat, récompensé d’un Prix Femina spécial pour l’ensemble de son oeuvre, à été annoncé lauréat du Prix Medicis pour son roman Idiotie. L’auteur obtient enfin le prix qu’il s’était vu refuser 48 ans plus tôt pour Eden, Eden, Eden. Le roman avait provoqué un scandale à sa parution en 1970 et avait été interdit par le ministère de l’Intérieur à l’affichage, à la publicité et à la vente aux mineurs jusqu’en 1981. L’auteur avait raté le Prix Medicis d’une voix.
Côté littérature étrangère, Rachel Kushner se voit attribuer le Prix Médicis étranger pour son roman Le Mars Club. Les Frères Lehman de Stefano Massini gagne le Prix Femina essai.

Actes Sud remporte son troisième Prix Goncourt en 4 ans

Graal des prix littéraires, le Goncourt a cette année été attribué à Nicolas Mathieu pour son roman Leurs enfants après eux (Actes Sud). Une surprise pour David Diop et son Frère d’âme (Seuil) qui, dans de nombreuses sélections, figuraient grands lauréats et ne remportent finalement rien. Avec cette victoire, Actes Sud remporte en 4 ans son troisième Goncourt.
La journée s’est achevée par la remise à Mahir Guven du Prix Goncourt du premier roman pour Grand frère (Philippe Rey).

Une lauréate surprise pour le Renaudot

Cette année, le Prix Renaudot n’aura rien fait comme les autres ! Pour commencer, l’inclusion dans sa première sélection d’un roman auto-édité avait beaucoup fait parler. En effet, l’auteur Marco Koskas, déjà édité par le passé mais n’ayant pas trouvé d’éditeur pour son dernier roman Bande de Français, s’est tourné vers l’auto-édition, allant jusqu’à indiquer l’édition fictive Galligrassud (mot-valise, amalgame de plusieurs noms d’éditeurs) sur sa quatrième de couverture. Pas un soucis pour le jury du Renaudot, qui explique que des livres sont auto-édités depuis des années et que le texte prime sur l’éditeur.
Un jury qui continue à susciter la surprise en discernant mercredi son célèbre prix à Valérie Manteau pour son roman Le Sillon (Le Tripode). Une lauréate surprise, puisque le roman de l’auteur avait été écarté de la sélection finale le 1er novembre dernier. Une prise de risque payante pour Le Tripode, dont Le Sillon était le seul roman de la rentrée littéraire.
Le Prix Renaudot essai revient à Avec toutes mes sympathies (Stock) d’Olivia de Lamberterie. Le Prix Renaudot poche récompense Dieu, Allah, moi et les autres (Gallimard, Folio) de Salim Bachi. Les jurés ont également tenu à attribuer un prix spécial à Philippe Lançon pour Le lambeau, déjà auréolé du Prix Femina.

Enfin, la semaine s’est terminée par l’attribution du Prix Décembre à François, portrait d’un absent (Gallimard) de Michaël Ferrier. Le Prix de Flore est revenu à Anatomie de l’amant de ma femme (L’Arbre Vengeur) de Raphaël Rupert. Pour finir, Clélia Renucci devient lauréate du Prix du premier roman pour Concours pour le Paradis (Albin Michel), tandis que côté littérature étrangère, c’est l’auteur malaisienne Shih-Li Kow qui remporte le Prix du premier roman étranger avec La Somme de nos folies (Zulma).

+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
A propos de Marie Billois 88 Articles
Rédactrice chez Booknode

2 Comments

  1. J’ai quand même le sentiment que les prix littéraires c’est un concept purement commercial. J’imagine que quelque part c’est également un indicateur pour ceux qui ne savent pas quoi lire ou encore pour ceux qui lisent tout et n’importe quoi. Même si certaines années quelques auteurs primés peuvent attirer mon œil, j’ai plutôt tendance à tourner mon regard vers ceux qui vont me plaire à coup sûr. Je trouve ça toujours suspicieux que mettre un ouvrage en avant plutôt d’un autre alors qu’au fond, la lecture reste quelque chose de très subjectif et de très personnelle. Enfin, j’imagine que c’est un surtout un bizness d’éditeurs.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*