Top 20 : Les livres qu’on a tous lu à la belle époque du collège et du lycée

 

c'est dur

 

Ils ont bercé vos années d’adolescence, ils vous ont fait entrer en littérature avec fracas, éloquence, sincérité, douceur, humour et tristesse parfois. Que vous vous soyez ennuyé ou pris de passion pour eux, voici une liste des ouvrages que vous avez lus au collège-lycée et dont vous vous souvenez « comme si c’était hier ». Rappelez-vous, c’était au bon vieux temps où vous aviez de l’encre de stylo plume plein les doigts, des cahiers Clairefontaine et où vous étiez in love de votre professeur de français. Toute une époque dont il fait bon se souvenir.

 

 

1. Roméo et Juliette de William Shakespeare (1597)

 

romeo-et-juliette-335987-250-400Impossible d’évoquer les cours de littérature sans mentionner la tragédie romantique la plus belle de l’Histoire, Roméo et JulietteÉcrite par le très grand William Shakespeare en 1597, elle a bercé vos premières amours. Vous ne comptez plus le nombre d’histoires de cœur contrariées au cours desquelles vous vous êtes si souvent comparé aux Montaigu ou aux Capulet. C’est qu’à quinze ans, on adore les histoires impossibles. Et puis ne l’oublions pas, vous faites peut-être partie de cette génération d’adolescents qui sont allés voir la comédie musicale « Romeo et Juliette, de la haine à l’amour », et qui ont acheté le DVD de « Roméo + Juliette » avec Léo. Ne mentez pas, on sait aussi que le morceau « Lovefool » des Cardigans figure encore dans plusieurs de vos playlists, et que vous l’écoutez en vous faisant des films dans votre tête. Nous aussi.

 

Si vous n’avez pas lu Roméo et Juliette, vous avez peut-être lu Hamlet ou Macbeth.

 

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2. Andromaque de Jean Racine (1668)

 

andromaque-73257-250-400Publiée en 1668, cette tragédie en cinq actes signée Racine est sans doute l’une des plus belles et célèbres de notre littérature. Vous avez sûrement vous aussi été épatés par tous ces personnages qui parlaient en vers sans que ça ne pose de problème à personne parce que « voilà c’est normal ». Mais Racine, il vous a aussi appris que l’amour, ça n’est pas un truc facile dans la vie, notamment à cause de « la dimension triangulaire » : Oreste (A) aime Hermione (B) qui aime Pyrrhus (C) qui aime Andromaque (D). Bref, ça n’est pas simple la vie quand on n’aime pas les bonnes personnes et que la morale de la tragédie s’en mêle. A la fin de la pièce, vous n’avez plus beaucoup d’espoir, mais vous arrivez à peu près à relativiser votre sort.

 

Si vous n’avez pas lu Andromaque, vous avez peut-être lu Britannicus, Bérénice, ou Phèdre.

 

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3. Fables de Jean de La Fontaine (1668-1694)

 

fables-3317033-250-400« Le Corbeau et le Renard », « Le Loup et l’Agneau », « Le Lièvre et la Tortue » ou encore « La Cigale et la Fourmi » et « La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf » sont autant de beaux textes qui vous ont permis de vous tailler une morale presque infaillible. Quand on y pense, les morales (que certains profs appelaient les « leçons ») des Fables de La Fontaine permettent de nous parer pour affronter la vie. En effet, il est bien plus facile d’aborder le monde et l’existence une fois qu’on sait que « la raison du plus fort est toujours la meilleure », que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » ou que « le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages ». Les Fables peuvent donc à ce titre être considérées comme un texte fondamental. Heureusement qu’il y avait des animaux, sinon on aurait vraiment perdu toute foi en l’humanité.

 

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4. Le Malade imaginaire de Molière (1673)

 

le-malade-imaginaire-3458073-250-400Molière, c’était le dramaturge préféré de votre professeur de quatrième qui a d’ailleurs annulé le cycle sur la tragédie pour vous faire une séquence comédie only grâce à ce bon Jean-Baptiste Poquelin (un nom dont on se rappelle tous). Vous avez donc peut-être étudié la même année Le Malade Imaginaire et l’ensemble de toutes les œuvres citées en variantes ci-dessous. C’est vrai que c’était chouette et ingénieux Molière quand on y pense, avec tous ces faux malades que vous essayé d’imiter sans succès certains matins, et auxquels votre mère n’a pas cru. Et puis après avoir pensé que tromper son mari ou sa femme c’était la mort (Cf : les tragédies de Racine et Corneille), votre vie a changé avec Molière. En bonus, étudier Molière vous a permis une ou plusieurs sorties de classe au théâtre, ce qui n’est jamais négligeable.

 

Si vous n’avez pas lu Le Malade imaginaire, vous avez peut-être lu Les Précieuses ridicules, L’Ecole des femmes, Le Tartuffe, Dom Juan, Le Misanthrope, Le Médecin malgré lui, L’Avare, Le Bourgeois gentilhomme, Les Fourberies de Scapin, ou Les Femmes savantes.

 

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5. La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (1678)

 

la-princesse-de-cleves-143499-250-400S’il y a bien un roman qui n’a jamais permis de combler le décalage entre garçons et filles dans une classe, c’est celui de Madame La Fayette. Alors que les filles relisaient la scène du bal et qu’elles ne rêvaient que du Duc de Nemours, les garçons se demandaient pourquoi la Princesse ne cédait jamais au Duc une fois son mari est mort, alors qu’elle était toujours folle amoureuse de Nemours. Bref, à cette époque, les garçons étaient bêtes et les filles naïves. Cinq à dix ans après, est-ce que ça a vraiment changé ? Eh bien disons que vous ne comprenez toujours pas les décisions de la Princesse, mais que vous savez ce qui est beau : le désespoir et l’impossible.

 

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6. Candide de Voltaire (1759)

 

candide-ou-l-optimisme-69956-250-400De son titre entier Candide ou l’Optimisme, ce conte philosophique signé Voltaire vous a enseigné une belle chose : l’humour est admirable lorsqu’il est amené avec finesse, soin et justesse. Si la première lecture vous a volontiers endormi, les suivantes ont été de véritables révélations. Car Candide, c’est l’ironie mordante, le sarcasme dès la première ligne, et c’est surtout un solide rempart contre l’ignorance. Et en plus de tout ça, Candide, c’est aussi un affront à la noblesse, et un texte publié sous le pseudonyme docteur Ralph pour contourner la censure. C’est sûr, dans vos années rebelles, vous auriez bien aimé avoir une telle plume pour gagner en popularité et vous faire entendre. Après tout, Candide a été réédité une vingtaine de fois du vivant de Voltaire, alors question popularité, son auteur n’avait rien à envier aux stars du lycée.

 

Si vous n’avez pas lu Candide, vous avez peut-être lu Zadig ou Micromégas.

 

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7. Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo (1829)

 

le-dernier-jour-d-un-condamne-48615-250-400L’adolescence, c’est aussi l’âge des premières prises de positions politiques, et au Panthéon des romans à thèse engagés et engageants, Le Dernier jour d’un condamné occupe une place de taille. Publié anonymement en 1829, puis avec la signature de Victor Hugo en 1832, ce roman constitue un réquisitoire sans appel pour l’abolition de la peine de mort, 152 ans avant que celle-ci soit effectivement prononcée, en 1981. Notre Victor national était donc non seulement un écrivain engagé et très en avance sur son temps, mais aussi celui qui saura perpétuer une certaine forme d’humanisme à nos enfants et petits-enfants, qui continueront de l’étudier avec assiduité sur leurs tablettes d’école. Et ça, c’est rassurant.

 

Si vous n’avez pas lu Le Dernier jour d’un condamné, vous avez peut-être lu Hernani, Notre-Dame de Paris, Ruy Blas, Les Châtiments, Les Contemplations ou Les Misérables.

 

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8. Le Rouge et le Noir de Stendhal (1830)

 

le-rouge-et-le-noir-1682-250-400C’est l’un des premiers longs romans que vous ayez lu, et c’est aussi surtout pour ça que vous vous en souvenez. 640 pages dont il vous arrivait souvent de faire le décompte, mais ça, c’était uniquement au tout début du livre, avant que votre mauvaise foi ne se dissipe dès le moment de la rencontre entre Julien Sorel et Mme de Rênal. L’ambition, la naïveté, l’amour impossible, la rumeur, finalement quand on y réfléchit, l’adolescence est un peu à l’image de ce roman dont vous avez bien saisi la portée, comme vous le spécifiait votre professeur dans votre contrôle de lecture, mais dont vous n’avez en revanche toujours pas compris le titre.

 

Si vous n’avez pas lu Le Rouge et le Noir, vous avez peut-être lu La Chartreuse de Parme.

 

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9. Le Père Goriot de Balzac (1835)

 

le-pere-goriot-3690-250-400Malgré l’interminable description de la maison Vauquer, vous avez peut-être fini par pleurer en reposant ce chef d’oeuvre sur votre table de chevet, juste en dessous du poster de Tragédie qui ornait votre mur (comme quoi on peut avoir bon goût en littérature et des périodes musicales difficiles). Grâce à ce grand roman, vous avez compris combien le job des parents est difficile : ils sacrifient tout jusqu’à la ruine pour leurs enfants qui ne leur rendent pas un centième de leurs efforts. Au temps de votre crise d’adolescence, vous avez souvent songé à ce pauvre papa Goriot, et vous vous êtes peut-être montré moins ingrat envers vos parents. Merci Balzac.

 

Si vous n’avez pas lu Le Père Goriot, vous avez peut-être lu La Peau de chagrin, Le Colonel Chabert, Eugénie Grandet, Le Lys dans la vallée ou Illusions perdues.

 

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10. Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas (1844-1846)

 

le-comte-de-monte-cristo-548489-250-400Ce grand roman (dans tous les sens du terme) signé Alexandre Dumas, publié sous forme de feuilleton entre 1844 et 1846 connaît un sort peu enviable parmi les collégiens et lycéens d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, sur une classe de 30 élèves, on dénombre approximativement 3 lectures du roman dans son intégralité, 16 lectures avortées, 4 lectures qui couplent passages du roman et apprentissage du « profil de l’oeuvre » (ah les souvenirs !), et 7 lectures du profil de l’oeuvre sans achat du roman. C’est un échec. On ne compte plus les générations d’élèves qui espèrent chaque année échapper au seul professeur qui fait systématiquement lire Le comte de Monte-CristoMais il paraît qu’une fois la pilule avalée, quinze ans après, vous pouvez retenter l’expérience et adorer ce chef d’oeuvre qui a pour seul défaut de n’être pas fait pour les adolescents.

 

Si vous n’avez pas lu Le Comte de Monte-Cristo, vous avez peut-être lu Les Trois Mousquetaires ou La Tulipe noire.

 

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11. Madame Bovary de Gustave Flaubert (1856)

 

madame-bovary-2395-250-400Impossible d’échapper à l’auteur que tous les professeurs de français de France et de Navarre adulent. L’avantage de Madame Bovary, c’est qu’il vous a permis d’aborder avec les jeunes gens de votre génération la question de la tromperie : tromper, est-ce toujours mal ? Vaut-il mieux adhérer à la team Emma ou à la team Charles ? Même si la fin fait pâlir (cf : la scène de l’empoisonnement) et que vous avez failli vous évanouir, vous avez conscience que c’est un roman important. La seule chose vraiment dommage, c’est que la Normandie est désormais la région qui vous donne le plus le cafard, avant le Nord-pas-de-Calais.

 

Si vous n’avez pas lu Madame Bovary, vous avez peut-être lu L’Education sentimentale, ou Bouvard et Pécuchet.

 

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12. Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1857)

 

les-fleurs-du-mal-4165292-250-400Même pas besoin d’émission télé pour trancher : Charles Baudelaire, on sait tous que c’est LE poète préféré des Français, et Les Fleurs du mal, oh my God, c’est trop bien ! Tout le spleen de vos jeunes années et de la vie est là. Charles vous a guéri de ce garçon super populaire qui ne voulait pas de vous et pour lequel vous étiez prête à mourir, et ça, c’est une chose importante dans la vie. Aujourd’hui, vous vous rappelez à peine de quelques titres de poèmes, quelques vers épars vous reviennent vaguement en mémoire, mais vous n’en avez que faire, Baudelaire, c’est vraiment trop bien, vous ne pouvez pas imaginer d’autre poète préféré, et en plus, c’est trop beau comme nom de famille.

 

Si vous n’avez pas lu Les fleurs du mal, vous avez peut-être lu Les Paradis artificiels.

 

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13. L’Assommoir d’Emile Zola (1876)

 

l-assommoir-4400453-250-400Après avoir fait la blague nationale et dit que « L’Assommoir c’est assommant », vous vous êtes vite avoué que ce n’était quand même pas si mal que ça, même si ça fout franchement le cafard. D’abord, il y a cette pauvre Gervaise, trompée, quittée et remariée, et puis il y a l’alcool, et la descente aux enfers. Bref, 576 pages d’Emile Zola étaient plus efficaces que trois phrases de vos parents pour vous convaincre que l’alcool c’est mal, et que par conséquent ce n’est pas bien de boire. Vraiment, les lectures du lycée sont totalement en phase avec les problématiques des adolescents d’aujourd’hui. Il n’y a pas à dire, L’Assommoir, c’est la meilleure campagne de prévention qu’on ait pu trouver pour lutter contre les méfaits de l’alcool auprès des jeunes.

 

Si vous n’avez pas lu L’Assommoir, vous avez peut-être lu Le ventre de Paris, Au Bonheur des Dames, Germinal ou La Bête humaine.

 

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14. Bel-Ami de Guy de Maupassant (1885)

 

bel-ami-69162Tout le monde adore Maupassant. C’est une règle de base. D’ailleurs, quand vous l’avez découvert, vous n’avez pas pu vous empêcher d’aller acheter toutes ses autres nouvelles et romans. C’était votre période Maupassantaddict. C’est simple, Guy de son petit nom a en partie façonné le lecteur qui est en vous. Nous parions d’ailleurs que vous lui devez votre « première insomnie littéraire ». Mais penchons-nous sur Bel-Ami, que vous avez très vraisemblablement lu en seconde ou en première, à l’âge de toutes les ambitions. Des ambitions comparables à celles de Georges Duroy, le personnage principal, qui est un bel arriviste (beau et arriviste, même). En plus, Bel-Ami, c’est une oeuvre super tendance et cool depuis que Robert Pattinson a joué le rôle de Georges Duroy dans la dernière adaptation ciné. On voulait mettre une photo de lui, mais on s’est dit que ça vous dissiperait.

 

Si vous n’avez pas lu Bel-Amivous avez peut-être lu Une vie, Pierre et Jean, ou Le Horla.

 

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15. Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand (1897)

 

cyrano-de-bergerac-60857-250-400Alors déjà, dans Cyrano, il y a un complexe physique, il y a une fille impossible à avoir, Roxane, il y a du désespoir et de magnifiques élans héroïques. En somme, Cyrano, c’est toute votre année de troisième condensée dans une pièce magnifique, portée à l’écran par la superbe de Gérard Depardieu. Même Nike, votre marque de baskets préférées a utilisé les vers d’Edmond Rostand récités par Oxmo Puccino pour un de ses spots. Attention, « Je quarte du pied, j’escarmouche, je coupe, je feinte… / Hé! là donc, / A la fin de l’envoi, je touche. » Non, vraiment, après avoir lu ça, plus rien n’est impossible.

 

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16. Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux (1907)

 

le-mystere-de-la-chambre-jaune-3765Bien que la littérature policière reste un domaine relativement inexploré à l’école, une séquence lui est consacrée en classe de cinquième ou de quatrième, même si certains profs se permettent de la zapper allègrement. A cette occasion, nous avons sûrement tous lu quelques nouvelles, et pour les plus chanceux peut-être un ou deux romans d’Agatha Christie, ou le fameux Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, roman qui signe la première aventure du personnage Joseph Rouletabille. Plusieurs raisons à ce choix approuvé par l’Education Nationale : déjà, parce que « Leroux, qui voulait faire mieux que Conan Doyle et plus complet que Poe, a construit une intrigue à la rigueur géométrique justement admirée par Agatha Christie« , mais aussi parce que le langage est chargé de poésie et enrichi d’une dimension absurde qui a enthousiasmé les plus grands surréalistes. Bref, c’est un roman policier lu et approuvé par Jean Cocteau, et c’est pour ça que vous l’avez eu au programme.

 

Si vous n’avez pas lu Le Mystère de la chambre jaune, vous avez peut-être lu Le Parfum de la dame en noir.

 

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17. L’Etranger d’Albert Camus (1942)

 

l-etranger-272769Après vous être indigné de ce personnage ignominieux qui ose dire « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » non mais pour qui il se prend celui-là, vous avez fini par comprendre toute la portée fondamentale de ce roman fondamental. Vous relirez probablement L’Etranger à chaque décennie de votre vie en vous rappelant vos premiers émois intellectuels. Car à 15 ans, il y avait les pro-Sartre et les pro-Camus. L’Etranger vous a sans doute conforté dans vos positions, même si, avouons-le, Sartre c’est assez dingue aussi, et souvent efficace pour briller en société. En somme, L’Etranger, c’était une excellente révélation, sauf en devoir sur table pour les commentaires, où vous n’aviez rien d’autre à dire que « c’est beau », ce qui est toujours un bon début.

 

On ne va pas se mentir, tout le monde a lu L’Etranger à l’école, mais si votre prof était team Camus, vous avez peut-être aussi lu La Peste, L’Homme révolté ou La Chute.

 

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18. Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry (1943)

 

le-petit-prince-222342Best-seller incontournable, vous avez peut-être même le mug ou le crayons à papier Petit Prince tellement vous êtes fan. Il faut dire que tous les ingrédients sont bons dans cette petite pépite à lire de 7 à 77 ans (voire plus avec l’espérance de vie qui augmente à vue d’œil d’année en année) : des personnages attachants et inattendus, de la poésie, de la philo. On rit comme on pleure, et en plus, c’est avec les citations internationalement connues du Petit Prince que vous avez commencé votre premier cahier de proverbes. Désormais, vous savez que « droit devant soi on ne peut pas aller bien loin », que « [vous devenez] responsable pour toujours de ce que [vous avez] apprivoisé », et surtout, qu’ « on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » C’est vraiment un conte merveilleux, et on sait que vous allez le relire dès que vous aurez terminé cet article parce qu’on vous aura donné envie.

 

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19. Rhinocéros d’Eugène Ionesco (1959)

 

rhinoceros-77739-250-400Gare au rhinocéros qui peut sembler tout à fait mignon au premier abord, et gare aux dirigeants bien sous tous rapports : la rhinocérite ne s’attrape pas par hasard ! Drame des temps modernes, la pièce d’Eugène Ionesco fait rire jaune et grincer des dents, mais a aussi forgé votre pensée politique de jeune révolté. Regarder les autres se transformer en rhinocéros et se résigner à le devenir aussi ? Pas question ! Il faudra vous passer sur le corps pour ça. La résistance de Béranger, c’est la vôtre, et comme vous vous plaisiez à le répéter à haute voix chez vous en reprenant ses paroles : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! »

 

Si vous n’avez pas lu Rhinocérosvous avez peut-être lu La Cantatrice chauve, ou Le roi se meurt.

 

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20. Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier (1971)

 

vendredi-ou-la-vie-sauvage-485557-250-400Nous avons été très attristés de la disparition de Michel Tournier, décédé en janvier dernier. Mais nous sommes heureux en revanche de clore ce classement avec une oeuvre qui a changé notre année de cinquième ou de quatrième. La solitude, la nécessité d’être persévérant et courageux pour survivre sur une île déserte, la valeur merveilleuse d’une rencontre et d’une amitié qui vont au-delà des différences, finalement, Vendredi ou la vie sauvage, c’est presque le collège, la mer et les palmiers en moins. Il y a ceux qui se demandaient avant la lecture quel était l’intérêt d’un roman où il ne se passerait sûrement rien because sur l’île déserte y’a personne, désormais, on peut leur dire : les vrais savent.

 

Si vous n’avez pas lu Vendredi ou la vie sauvage parce que vous aviez un prof trop puriste qui n’aimait pas les réécritures, vous avez peut-être lu Robinson Crusoé de Daniel Defoe.

 

 

A l’issue de ce classement, toutes nos pensées vont à  Guillaume Apollinaire, Samuel Beckett, André Breton, François-René de Chateaubriand, Agatha Christie, Jean Cocteau, Pierre Corneille, Denis Diderot, Alexandre Dumas fils (c’est toujours difficile d’être fils de), les deux Marguerite Duras et Yourcenar, Paul Eluard, Alain Fournier, Jean Giono, Homère, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, George Orwell, Arthur Rimbaud, Jean-Jacques Rousseau, Paul Verlaine et tous les autres grands qui nous ont fait aimer la littérature.

 

Et vous, quelles sont les œuvres qui ont le plus marqué vos années de collège et de lycée ?

 

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A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

26 Comments

  1. Voilà un article vraiment sympa qui m’a ramenée quelques 30 ans en arrière !
    Et je me suis bien retrouvée dans les commentaires des livres.
    J’ai passé un bon moment en le lisant.

  2. Résumer Madame Bovary par une question de « teams » c’est vraiment ne pas rendre justice au bouquin (à croire que l’auteur de ces lignes n’a justement pas suivit ces cours de français !)

  3. Je les ai tous lu sauf le petit prince (mais mes parents le passait en boucle lors des longs trajets voitures).

    Mes recommandation sont
    – Cyrano de Bergerac (plus belle pièce de théâtre jamais écrite)
    – Le mystère de la chambre jaune ( un pur délice de roman policier, j’en ai relu les premières lignes il y a quelques heures et j’ai eu du mal à ne pas poursuivre sur ma lancée)
    – Les fleurs du mal (tout amateur de poésie se doit de le lire)
    – Bel-ami (qui est plutôt pas mal comme roman de mœurs)

    Par contre je ne recommande absolument pas le rouge et le noir ou madame Bovary, Si j’ai réussi à achever le premier le second reste en suspens au premier tiers.

  4. Aah ça rappelle des bons (et des moins bons: zola pour moi!) souvenirs tout cela!

    Personnellement, moi c’est le programme de cinquième qui m’a le plus marqué avec la révélation Jules Verne (le Tour du monde en 80 jours) et le très bon Joseph Kessel avec Le Lion! J’ai aussi beaucoup aimé lorsque nous avons vu les grands livres du classicisme avec Racine, Molière et Corneille et la poésie de Baudelaire!
    Par contre, je crois que les gens de mon lycée étaient abonnés à Ionesco parce que tout ceux cités ici, on nous les a tous fait lire!!

  5. C’est drôle, parce que bon je suis encore lycéenne, et y en a que j’ai pas lu, que ne m’a jamais demandé de lire… mais je confirme pour Camus, j’ai cru y réchapper – rater… je ne le supporte pas :3

    Cyrano de Bergerac est une des meilleure pièces de théâtre qui reste gravé dans la mémoire des jeunes… en même temps que voulez vous.. Un nez qui ressemble à un pic, un cap… une péninsule vous dites ?

    Coincidence pour le Petit Prince ? Je l’ai relu justement pas plus tard que la nuit dernière à relire et chuchoter ces mêmes citations…

    On aura toujours un poème de Baudelaire en tête, au moins les premiers vers… Comme pour Verlaine.

    Et puis Stendhal et Flaubert, pour moi c’était non… J’ai haï Madame Bovary, or c’est pas mon genre de haïr faut dire… Mais problème je ne pouvais pas, j’ai même eu beaucoup de mal à le finir, cela dit, comme l’Étranger… Et Le Rouge et le Noir, je suis désespérément bloquée aux premières lignes… Au grand désespoir de ma mère…

    Sinon, j’ai décidé de relire les Trois Mousquetaires, en version intégrale, et je peux vous dire que c’est assez différent de l’abrégé que je connaissais… que de cachotteries ! Une chose est sure, le film qui l’aura le mieux respecté c’est la trilogie des Trois Mousquetaires en russe de Gueorgui Youngvald-Khilkevitch diffusé en 1978 avec principal acteur Mikhaïl Boyarski… que je vous conseille vivement de regarder !

  6. C’est drôle car il y en a quelques uns que je n’ai jamais lu et d’autres que j’ai découvert très récemment.
    Dans la catégorie « je les ai lu à cette époque » : Le mystère de la chambre jaune (premier « grand » policier pour moi à l’époque), Cyrano de Bergerac (quelle ouvrage sublime !), Les fleurs du mal (un des seuls poètes que j’aime lire tant c’est expressif), Madame Bovary (grande révélation au lycée, j’ai été subjuguée par ce livre), Le dernier jour d’un condamné (je ne peux pas être objective sur ce livre vu que Hugo est mon auteur favori), Candide (Voltaire, Diderot et Montesquieu sont mes auteurs du siècle des Lumières que je préfère, par contre il faut vraiment éviter de me mettre du Rousseau dans les mains !), Le Malade imaginaire (ça se lit, c’est drôle mais je ne suis pas non plus une grande fan), Les fables de La Fontaine (je me demande si je ne les avais pas lu avant le collège d’ailleurs, grand moment de lecture, et qui se relit à tous les âges), Roméo et Juliette (lu pour le bas, on en fait un tel foin que je m’attendais à un truc qui allait me retourner et… c’est bien mais j’ai pas non plus sauté au 7e ciel !), Andromaque (lecture que j’avais choisi car j’aimais bien Racine mais j’avais eu en lecture imposée Phèdre que j’avais adoré).

    Dans la catégorie jamais lu : Rhinocéros (j’ai eu le droit à La Cantatrice Chauve que j’avais absolument détesté !), Bel-Ami (j’ai eu le droit au Horla que j’ai aussi vraiment détesté, Maupassant c’est vraiment pas ma tasse de thé !), L’assommoir (je n’ai jamais lu de Zola malgré un bac L, une licence de lettres et un master édition ! Mais je compte me rattraper, peut-être pas avec celui-ci mais j’en ai dans ma bibliothèque ^^), Le Comte de Monte-Cristo (jamais lu de Dumas non plus mais c’est à faire aussi), Le père Goriot (j’avais lu Le Colonel Chabert, j’avais plutôt bien aimé).

    Dans la catégorie lus mais bien plus tard que le lycée : Vendredi ou la vie sauvage (Cours de littérature de jeunesse en licence), Le Petit Prince (je vais en étonné beaucoup mais je l’ai découvert en janvier cette année, à 25 ans donc !), L’étranger (cours de 3e année de licence de lettres, un livre magistral qui m’a marqué), Le Rouge et le Noir (et mon dieu, j’ai cru que je ne le finirais jamais tant j’ai détesté cet ouvrage !), La Princesse de Clèves (il ne m’a pas laissé un grand souvenir je dois dire !).

    Pour moi il manque Les liaisons dangereuses de Laclos qui a était un grand ouvrage coup de cœur au lycée ! Et j’ai toujours été in love de mes profs de français littérature (bon à part la fac où certains étaient vraiment exécrables, mais je les oubliais vite car j’en avais d’autres absolument extraordinaires), ma matière préférée (j’en dirais pas autant des maths !!!).

  7. C’est très rigolo, car n’étant pas française mais suisse, je n’ai eu aucun de ces ouvrages à lire dans ma période scolaire et études (à part Candide). Il y en a quelques uns que j’ai lu de mon côté avant ou après ces années là (le Petit Prince, les Fleurs du Mal…) mais ces ouvrages me sont restés inconnus (et j’avoue n’avoir que peu d’attirance pour les lire maintenant).

    Par contre, certains de mes professeurs de français m’ont fait découvrir d’autres ouvrages et auteurs plus « modernes » qui ont été de magnifiques claques (Education Européenne de Romain Gary ou encore le Grand Cahier d’Agota Kristof).

    Je sais que dans certains lycées, ça reste à l’ordre du jour (mon frère ayant lu l’Assomoir par exemple), mais visiblement plus marginal que dans votre beau pays. Comme quoi, les différences culturelles… ^^

  8. Peut être suis je trop jeune ? ou pas assez (j’ai 33 ans ) ? Mais je n’ai eu à lire aucuns de ces titres , ni au collège ni au lycée , en revanche j’ai du lire entre autres les fourberies de Scapin de Molière , sacrée sorcières de roald dahl , l’assassin n’aime pas la corrida de JACQUES VENULETH , le poney rouge de John Steinbeck , Histoires comme ça de Rudyard Kipling …

  9. J’ai noté tout cela dans ma liste de lectures, bizarrement, à part le Père Goriot, et Au Bonheur des Dames, rien lu de tout cela – à part bien sûr les fables de la Fontaine qui restent accessibles par tous les moyens
    Merci pour ce succulent article

  10. C’est une excellente idée de publier un article sur les livres du collège et du lycée! Comme ça, je complète encore ma liste des classiques qu’il me reste à lire xD
    Je me permet d’en citer d’autres, qui m’ont marquée mais dont on ne parle pas souvent:
    «Ubu Roi», Alfred Jarry
    «Athalie», Jean Racine
    «Sa Majesté des Mouches» William Goldind
    «Horace» Pierre Corneille
    Et tellement d’autres que ça serait bien trop long à énumérer xD

  11. Je pense qu’on peut également rajouter les horribles Pensées de Sartre et l’incroyable Odyssée d’Ulysse ^^

  12. Très bon article qui rappelle des souvenirs. Je ne les ai pas tous lu mais il y en avait d’autres comme Le Guépard de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa ou les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Bien sûr, ce n’est pas possible de tout mettre. Les exemples sont particulièrement bien choisis, cependant.
    Merci pour cet article !

  13. Cet article m’a beaucoup plu et étant actuellement en seconde je pourrais en rajouter quelque uns que j’ai du lire récemment comme Le Passeur, livre recent mais très à la mode en ce moment chez les profs de français, Le meurtre de Roger Ackroyds d’Agatha Christie, La Vénus d’Ile, et tous les livres qui se passent à l’époque médiévale pour la 5ème.
    Merci pour cet article et continuez à en écrire c’est très divertissant !

  14. Vous avez oublié « Les confessions  » de Jean-Jacques Rousseau, livres 1 à 4
    Au bac de français.

  15. Des souvenirs de lecture, c’est bien, mais des souvenirs de grammaire, ce serait encore mieux. Rappelons donc qu’avec l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde avec le COD quand il est placé avant le verbe :
    « les livres qu’on a tous lus »
    Une faute pareille pour un gros titre d’article sur un site de lecture, franchement, ça fait pitié !

  16. Que de souvenirs en effet !
    Je me rappelle à quel point je ne pouvais plus supporter Candide pour l’avoir étudié trois années de suite au lycée !
    J’ai fait un bac L et j’ai aussi étudié Les liaisons dangereuses (Choderlos de Laclos), Voyage au bout de la nuit (Céline), Le parfum (Süskind… traumatisée à vie !), Nadja (André Breton… quelle angoisse !), Un roi sans divertissement (Giono), Le supplément au voyage de Bougainville (Diderot) et surtout le livre qui m’a permis d’avoir 14 en littérature au bac, Perceval ou le conte du Graal de Chrétien de Troyes !
    Et j’ai le souvenir d’avoir étudié L’île au trésor (Stevenson) en 5e et Jane Eyre (Charlotte Brontë… devenu mon livre préféré de tous les temps !) en 3e. Et en 2nd, j’avais lu de moi-même les Trois Mousquetaires (à cause du film L’homme au masque de fer avec Leo) et les Misérables.

  17. Eh ben ! Je suis en seconde, et j’ai effectivement déjà lu pas mal de ces livres.
    Mais surtout, le plus important, c’est que vous m’avez redonné l’envie de lire les « grands classiques du lycée » ET de finir Jane Eyre que j’ai commencer il y a déjà une semaine . Et – grand dieu !- de relire Candide ! Oui, vraiment, puisqu’il m’a littéralement endormie.
    Sur ce, je m’en vais continuer la tourner des tops et faire diminuer ma pile d’exercices à défaut de celle des livres.
    Biz

  18. Merci pour cette liste « de base » … Je précise « de base » car apparemment les jeunes lycéens sortent de l’école avec un bon bagage littéraire….Ce qui n’était pas mon cas , je n’ai plus du tout souvenir que ces livres faisaient parti du programme scolaire lors de mes années collège/lycée…..
    J’ai encore beaucoup d’ouvrages à découvrir 😊

  19. Dans le « Loto des lectures », j’ai les numéros 2 (+ Britannicus, + Phèdre), 3, 4 (+ Les Fourberies), 6 (hélas! + Zadig, grr), 8, 9 : pas le Père Goriot, mais Eugénie Grandet, 11 (+ l’Éducation sentimentale + Trois contes), 12, 14 :pas Bel-Ami mais « Une Vie », 16 (ainsi que la suite), 20
    J’ai échappé à Zola et Rousseau… Et côté théâtre, pas de Camus : team Sartre avec Huis Clos.
    Le livre qui m’est resté le plus cher est de Verlaine, nous avions étudié Les Fêtes Galantes. J’ai toujours mon exemplaire du lycée (35 ans déjà) que je relis encore de temps à autre. Sinon, parmi les livres les plus marquants : tout Racine ! « Le Cid », bien sûr. « L’annonce faite à Marie », de Claudel. Flaubert (Madame Bovary, Trois Contes) et Maupassant (Une Vie). Apollinaire (Alcools). Au collège, Marcel Pagnol (La Gloire de mon père, Le Château de ma mère), Molière, Hemingway (Le Vieil Homme et la Mer).
    L’Odyssée aussi a été un choc (lu pour le cours de… latin), ainsi que 1984, que je pense pourtant ne plus jamais relire. Pour les recueils de nouvelles : « Le Passe-Muraille », et « Le K ». Seuls « Le Grand Meaulnes » comme « L’Enfant et la Rivière » m’ont laissé un souvenir maussade. Ainsi que L’écume des jours et L’Espoir, à la réflexion, car lus péniblement.
    Est-ce que par hasard la pièce d’Anouilh, Antigone, aurait déserté les podiums des œuvres scolaires ? Je n’ai pas croisé Anouilh – que j’apprécie beaucoup – pendant mes études, mais je croyais être une exception…
    Et Daudet ! Comment oublier Les lettres de mon Moulin ?
    Autres auteurs majeurs rencontrés sur les bancs du lycée en philo : Alain et René Girard (Mensonge romantique et vérité romanesque). Ah, n’oublions pas Prospect Mérimée, dont « Carmen » m’a bien moins impressionnée que « La Venus d’Ille ».
    Eh bien, on en a lu des bons livres, finalement, à l’époque…

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