David Servan-Schreiber est mort

Le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, qui luttait contre une grave rechute d’un cancer apparu en 1992, s’est éteint hier soir dimanche 24 juillet 2011 à l’hôpital des Hauts Falaises à Fécamp (Seine-maritime).

« Mon frère s’est éteint entouré de ses trois frères et de sa mère à l’hôpital des Hautes falaises, à Fécamp. Il est parti en douceur. Il s’est éteint en paix et sereinement », a déclaré à l’Agence France-Presse son frère Franklin. Agé de 50 ans, David Servan-Schreiber, décédé peu avant 22h, était « depuis trois jours dans un semi-coma », a-t-il précisé. « Son fils Sacha était présent une heure avant qu’il parte », a-t-il ajouté.

« Je ne voudrais pas que ce qui m’arrive jette un doute sur ma méthode. » David Servan-Schreiber avait en effet acquis la célébrité en prônant l’utilisation de méthodes parallèles contre la dépression et le cancer. « Devant l’accumulation des risques d’une surmédicalisation que plus personne ne contrôle, il est temps que nous fassions entrer les méthodes de traitement naturelles dans notre culture médicale », écrivait-il en 2005. Surnommé parfois « prophète du bien-être », avec son large sourire, ce descendant d’une lignée de grands entrepreneurs à qui tout réussit a lui aussi connu un énorme succès avec ses ouvrages « Guérir« , en 2003, et « Anticancer« , en 2007. Chacun de ces deux livres s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires (près de 2 millions pour « Anticancer »). Tous deux ont été traduits en près de 40 langues.

Né le 21 avril 1961 à Neuilly, il entre à la faculté de médecine Necker-Enfants malades en 1978, et achève ses études à l’université Laval, au Québec, en 1984. En 1985 il est chercheur à Pittsburgh, et crée en 1988 un laboratoire de neurosciences cognitives cliniques, qu’il codirigera jusqu’en 1997. En 1991 il est au Kurdistan avec Médecins sans frontières, avant de participer à des missions au Guatemala, en Inde, au Tadjikistan et au Kosovo.

Professeur assistant de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh en 1993, il y crée en 1998 un centre de médecine complémentaire. Il recevra en 2002 le prix du meilleur psychiatre de Pennsylvanie. La même année, il crée et dirige en France l’Institut d’EMDR, une thérapie psychologique fondée sur les mouvements oculaires, utilisée dans le traitement des syndromes de stress post-traumatiques. Chargé de cours à la faculté de médecine de Lyon-I, il reste en parallèle professeur clinique de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh.

Guérir, paru en 2003, s’attaque à la dépression, au stress et à l’anxiété, qu’on peut combattre par des approches naturelles, « sans médicaments ni psychanalyse ». Anticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles va plus loin, en s’attaquant à la maladie qui cause le plus de décès dans le monde entier. Publié après une première rechute d’un cancer dont les premières manifestations dataient de 1992, le livre souligne comment des méthodes non conventionnelles – exercice physique, méditation, lutte contre le stress, nutrition contrôlée -, peuvent renforcer les thérapies classiques, en augmentant le potentiel naturel d’autodéfense. Même s’il a affirmé et réaffirmé que ces méthodes ne devaient venir qu’en renfort aux approches conventionnelles, des cancérologues lui ont reproché de proposer des règles « simplistes, sans preuve scientifique à la clé ».

Après une grave rechute, David Servan-Schreiber avait publié en juin 2011 son dernier livre, « On peut se dire au revoir plusieurs fois« , pour répondre à la question : « Si je suis rattrapé par la maladie alors que je pense, mange, bouge, respire et vis anticancer, alors que reste-t-il d’Anticancer ? ». Et il y affirmait : « Il n’y a pas de « cure miracle » contre le cancer, pas de réussite à 100%. On peut mettre tous les atouts dans son jeu, mais le jeu n’est jamais gagné d’avance ». « Je suis heureux », confiait-il, « d’avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché », à savoir « la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même ».

+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0

2 Comments

  1. Il croyait en ses idées. Il était, je pense, sincère.
    Mais, la maladie, quoique l’on puisse faire ou dire, a toujours le dernier mot.
    Mais, il reste une chose importante. Je l’ai vécue, j’en suis la preuve vivante :
    La puissance de l’esprit avec le corps.
    J’ai eu 5 cancers différents sur plusieurs années.
    Je n’ai jamais voulu de chimiothérapie.
    Je suis encore vivante pour l’instant. Car, je n’ai qu’une seule philosophie : VIVRE TOUJOURS VIVRE.

    Fulvia

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*