Votre rendez-vous du mercredi s’élargit ! A partir de cette semaine, nous vous proposerons chaque mois de découvrir une librairie, une bibliothèque, un lieu d’inspiration et un lieu imaginaire de la littérature. Une belle façon de naviguer entre réalité et fiction en variant les plaisirs. Cette semaine, c’est à la bibliothèque de l’abbaye d’Admont que nous vous emmenons pour une visite culturelle qui fera rougir de plaisir les plus romantiques d’entre vous.
L’abbaye d’Admont, située entre les monts de Styrie et les Alpes autrichiennes est décidément un lieu revigorant. Fondé en 1074, ce monastère bénédictin fait partie de la congrégation bénédictine d’Autriche et abrite la plus grande bibliothèque monastique du monde dont le chantier s’étend du milieu du XVIIIe siècle à 1776.
Si le style rococo pourrait déplaire aux minimalistes, on s’incline volontiers devant la somptuosité de ce temple de livres qui a subi une longue rénovation de quatre ans entre 2004 et 2008. Le visiteur pourra se promener au milieu d’une vaste collection de manuscrits et d’incunables, c’est-à-dire d’ouvrages datant des débuts de l’imprimerie, avant 1500. Il faut dire que depuis sa fondation, un peu plus de trois siècles avant l’invention de l’imprimerie, le monastère disposait déjà d’un atelier de copistes où les moines copiaient de nombreux manuscrits.
Grande par le style, la bibliothèque de l’abbaye d’Admont l’est aussi par ses dimensions puisqu’elle possède une hauteur sous plafond de 13 mètres, s’étend sur 79 mètres de long et mesure 14 mètres de large. Et le spectacle se passe aussi en haut, puisqu’en levant la tête, il est possible d’admirer les sept coupoles recouvertes de fresques signées Bartolomeo Altomonte. Les quatre sculptures de Josef Stammel contribuent également à l’éclat et la magnificence des lieux en racontant les Quatre Fins dernières à travers les allégories respectives de la Mort, du Jugement dernier et des deux alternatives respectives que constituent le Paradis et l’Enfer dans la religion chrétienne.
Quant aux ouvrages que la bibliothèque abrite, on en compte pas moins de 150 000, parmi lesquels des manuscrits et un peu plus de 500 incunables. Des œuvres rares comme l’édition originale de L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert ou la Bible de Martin Luther figurent dans le précieux inventaire de la bibliothèque.
Témoin des époques qu’elle a traversées, la bibliothèque de l’abbaye d’Admont a également connu de nombreux sursauts et moments sombres comme la réquisition par les nazis de très nombreux ouvrages scientifiques ayant servi à l’exécution d’expériences préliminaires à la mise au point des camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale. La bibliothèque avait par ailleurs échappé un incendie ravageur qui détruisit en partie le monastère en 1865.
Chargée d’histoire et d’art, l’abbaye d’Admont vaut le détour si vous faites un petit tour en Autriche. Vous ne serez déçu ni par le cadre pittoresque où elle se situe, ni par son incroyable bibliothèque où les humanités rejoignent une spiritualité certes chargée, mais époustouflante.
Si ça n’a pas inspiré la bibliothèque dans « La Belle et la Bête » (Disney), alors je sais pas où chercher d’autre! C’est trop beau \*0*/
Encore merci pour tes chroniques toujours aussi bien écrites, rafraichissantes,revigorantes et qui dans ce monde ou tant de décérébrés nous confrontent à la barbarie, nous permettent de garder espoir et d’avoir foi en l’intelligence humaine.