Du 7 juillet au 7 octobre 2011, une exposition célèbre celui qui fut l’éditeur d’Aragon, Eluard, Neruda et beaucoup d’autres. C’est au Musée du Montparnasse à Paris.
Le musée du Montparnasse à quelques pas de la gare éponyme accueille l’exposition du moment, «Pierre Seghers. Poésie, la vie entière», consacrée à ce poète et éditeur qui publia près de 2000 auteurs dont Eluard, Aragon et Neruda.
Elle se déroule sur deux étages. Au rez-de-chaussée, on comprend que Pierre Seghers (1906-1987) a fait deux rencontres décisives dans sa vie: celle de Louis Jou et celle de la guerre, sous l’Occupation. Louis Jou, artiste touche-à-tout, lui fait découvrir dans les années 1930 les plaisirs de la littérature. La Seconde Guerre mondiale, quant à elle, révèle en lui un éditeur et un poète combattant.
«Un poète qui se fit éditeur» et non l’inverse comme il l’écrit dans «Pierre Seghers, par l’auteur» (1967). Un homme qui a su faire de la littérature une arme.
Car Pierre Seghers, c’est la poésie militante, le poète militaire. Avec lui, les voix versifiées de la Résistance ont pu être publiées, parfois clandestinement, dès les premières heures de l’occupation nazie. En 1939, aux armées, il fonde la revue «PC». Parti Communiste? Non, «Poètes Casqués». De précieux numéros des années 40 sont exposés, sous verre, au musée du Montparnasse.
Né en 1906, Pierre Seghers est notamment l’auteur de « Bonnes espérances » (Editions de la Tour, 1939) et l’éditeur de plus de 2000 écrivains français et étrangers.
Au premier étage, les murs sont tapissés de petits carrés multicolores: les centaines de monographies publiées sous la collection «Poètes d’aujourd’hui». La suite de l’exposition est consacrée au travail d’éditeur et de parolier de Seghers. On peut y lire sa correspondance avec de grands noms de la littérature.
«J’aimerais publier de toi un long poème», écrit-il à Jean Cocteau. L’auteur de «Mythologie» compose alors son «Chiffre sept». Dans une missive exposée parmi d’autres, l’écrivain fait part à l’éditeur de sa volonté d’y ajouter une préface.
Particulièrement émouvante, enfin, la lettre envoyée par Guy Béart à Colette Seghers, au lendemain de la mort de son époux:
A l’occasion du 27e anniversaire de sa collection «Poètes d’aujourd’hui», Pierre Seghers disait: «Cette collection, j’ai voulu qu’elle rende service, aux lecteurs et aux poètes. J’en suis un tout petit peu fier.» Il peut l’être, comme le montre très bien l’exposition du Musée du Montparnasse.
«Pierre Seghers. Poésie, la vie entière»
Du 7 juillet au 7 octobre 2011 au Musée du Montparnasse,
21, avenue du Maine 75015 Paris
Plus de détails sur le site du Musée du Montparnasse
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