Le philosophe Claude Lefort est mort

Le philosophe Claude Lefort est mort dimanche 3 octobre à l’âge de 86 ans d’un cancer. Son œuvre importante s’est concentrée sur la critique du totalitarisme.

Né en 1924, agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l’université de Caen, puis directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Claude Lefort écrit en 1968 avec La Brèche, avec Edgar Morin.
Il devient marxiste dans sa jeunesse sous l’influence de son maître Maurice Merleau-Ponty, ce qui le conduit du côté des trotskistes, avant de s’en éloigner progressivement.
Il fonde la revue Socialisme ou Barbarie, avec Cornelius Castoriadis.
Quand il découvre L’Archipel du goulag d’Alexandre Soljenitsyne, auquel il consacrera un livre, Un homme en trop (Seuil, 1973), il s’éloigne définitivement des trotskistes.
Il établit alors des liens très serrés entre le phénomène totalitaire et les carences de la démocratie.

Si son œuvre a été influente, Lefort n’a pas véritablement fait école. Il n’a écrit aucun best-seller, n’a pas pris en charge la direction d’une grande revue ou l’animation d’une émission de radio.
Il s’est gardé des déclarations à l’emporte-pièce et des «polémiques», privilégiant la confrontation avec les grands auteurs politiques – qu’ils soient classiques ou contemporains, comme Hannah Arendt et Leo Strauss, mais aussi historiens, comme Michelet ou Quinet, ou romanciers, comme Soljenitsyne ou Orwell. Plutôt économe de sa plume, il ne s’est pas voulu philosophe mais plutôt écrivain politique.

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