Pronostics #1 des Prix Littéraires 2021

Alors que Clara Dupont-Monod vient de remporter le Prix Femina et qu’il y aura des annonces de lauréats presque tous les 3 jours pendants les prochaines semaines, on vous dévoile un peu des livres sélectionnés et on joue au jeu des pronostics. Voici la première sélection.

1- Le Voyage dans l’Est de Christine Angot

Couv Le Voyage dans l’Est

• Quatrième de couverture : 

— Vu l’ancienneté des faits, il sera sans doute compliqué de les faire établir, et vraisemblablement, votre père ne sera pas condamné…

— Alors, il y a des faits plus récents, qui ont eu lieu à Nancy, à Nice, à Paris et à Tende, il y a deux ans. Ce serait peut-être plus facile…

— Certainement.

— Mais j’étais majeure.

— Ça reste des viols par ascendant, madame. Et qui ont eu un commencement d’exécution quand vous étiez mineure. Moi, je vais le faire convoquer dans un commissariat de Strasbourg. Il aura une grosse frayeur. Il sera difficile d’apporter les preuves. Il y aura sans doute un non-lieu…

• Notre avis : C’est un livre assez intense, écrit avec finesse et pudeur, assez essentiel sur la thématique qu’il aborde. Il a un rythme lent et est un peu linéaire.

• Sélectionné pour :

Prix Goncourt 2021

Prix Médicis 2021

Probabilité d’avoir un prix :

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2- Mon maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable

Couv Mon maître et mon vainqueur

• Quatrième de couverture : 

« Le cahier, c’était la première chose que m’avait montrée le juge, quand tout à l’heure j’étais entré dans son bureau. Sous la couverture souple et transparente, on pouvait lire au feutre noir : MON MAÎTRE ET MON VAINQUEUR.

Sur les pages suivantes, il y avait des poèmes. Voilà ce qu’on avait retrouvé sur Vasco : le revolver, un cahier noirci d’une vingtaine de poèmes et, plus tard, après expertise balistique, des résidus de poudre sur ses mains.

Voilà ce qu’il en restait, j’ai pensé, de son histoire d’amour. »

• Notre avis : C’est une histoire de passion et surtout un roman pour passionnées de poésie, c’est un ode à l’amour et un ode à la poésie. Par contre ceux qui ne sont pas sensibles à la poésie pourront n’y trouver que peu d’accroches. Le fait qu’il est un des 3 Finalistes pour le Grand Prix du Roman de l’Académie Française 2021, augmente considérablement ses chances de gagner un prix cette année.

• Sélectionné pour :

Grand Prix du Roman de l’Académie Française 2021

Prix Interallié 2021

Probabilité d’avoir un prix :

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Extrait : Edgar avait grandi dans la religion catholique, il ne l’aurait pas supporté : dix-huit ans d’une éducation stricte adossée à deux mille ans d’une morale rigoriste et antihédoniste, voilà qui vous fait ériger l’infidélité comme le péché suprême. Et bien sûr ils avaient déjà évoqué le sujet, si je te trompe, elle lui avait demandé, tu m’en voudrais? À mort, il avait dit. À mort. Vous, je ne sais pas, mais moi je vois la vie comme deux lignes parallèles : la première représente ce à quoi l’on aspire, ce que l’on voudrait être ; la seconde, ce que l’on est réellement m. Et bien sûr elles ne se superposent jamais tout à fait, mais tout l’enjeu est d’en réduire l’écart autant que possible. On ne mesure pas la réussite d’une vie à l’écart entre ces deux lignes, mais à l’effort consenti pour le réduire.

 

3- Milwaukee blues de Louis-Philippe Dalembert

Couv Milwaukee blues

• Quatrième de couverture : 

Depuis qu’il a composé le nine one one, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, ne dort plus : ses cauchemars sont habités de visages noirs hurlant  » Je ne peux plus respirer « . Jamais il n’aurait dû appeler le numéro d’urgence pour un billet de banque suspect. Mais il est trop tard, et les médias du monde entier ne cessent de lui rappeler la mort effroyable de son client de passage, étouffé par le genou d’un policier.

Le meurtre de George Floyd en mai 2020 a inspiré à Louis-Philippe Dalembert l’écriture de cet ample et bouleversant roman. Mais c’est la vie de son héros, une figure imaginaire prénommée Emmett – comme Emmett Till, un adolescent assassiné par des racistes du Sud en 1955 –, qu’il va mettre en scène, la vie d’un gamin des ghettos noirs que son talent pour le football américain promettait à un riche avenir.

Son ancienne institutrice et ses amis d’enfance se souviennent d’un bon petit élevé seul par une mère très pieuse, et qui filait droit, tout à sa passion pour le ballon ovale. Plus tard, son coach à l’université où il a obtenu une bourse, de même que sa fiancée de l’époque, sont frappés par le manque d’assurance de ce grand garçon timide, pourtant devenu la star du campus. Tout lui sourit, jusqu’à un accident qui l’immobilise quelques mois…

Son coach, qui le traite comme un fils, lui conseille de redoubler, mais Emmett préfère tenter la Draft, la sélection par une franchise professionnelle. L’échec fait alors basculer son destin, et c’est un homme voué à collectionner les petits boulots, toujours harassé, qui des années plus tard reviendra dans sa ville natale, jusqu’au drame sur lequel s’ouvre le roman. La force de ce livre, c’est de brosser de façon poignante et tendre le portrait d’un homme ordinaire que sa mort terrifiante a sorti du lot.

Avec la verve et l’humour qui lui sont coutumiers, l’écrivain nous le rend aimable et familier, tout en affirmant, par la voix de Ma Robinson, l’ex-gardienne de prison devenue pasteure, sa foi dans une humanité meilleure.

• Notre avis : La crainte initiale d’un peu trop de pathos ou de militantisme exagéré, est vite supplantée par la qualité d’écriture et le format original qui accroche bien. C’est un livre émouvant et prenant, une des bonnes surprises de cette rentrée littéraire même s’il est vrai on n’est pas sur une année extraordinaire.

• Sélectionné pour :

Prix Goncourt 2021

Prix Médicis 2021

Probabilité d’avoir un prix :

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Extrait : Laissons dire les semeurs de haine. Laissons-les dire et marchons. Laissons-les, frères et sœurs bien-aimés dans le Seigneur, et avançons. Construisons des passerelles. Construisons des ponts, de solides ponts entre nous, là où les esprits maléfiques et les rabat-joie cherchent à nous diviser. Nous sommes du bon côté, celui de l’humain. Nous ne sommes « ni Juif ni Grec », comme l’écrit l’apôtre Paul dans l’épître aux Galates, « ni esclave ni libre, ni homme ni femme ». J’ajouterai : ni Noir ni Blanc. Ni Latino ni Asiatique. Car « tous, [nous sommes] un en Jésus-Christ ».

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Virgile Resende est co-fondateur et responsable éditorial de Booknode et Cinenode

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