Rencontre : Abha Dawesar nous présente son dernier roman, « Madison Square Park »

 

A l’occasion de la sortie de son dernier roman, intitulé Madison Square Park, nous avons eu la chance de rencontrer Abha Dawesar. L’auteur américaine d’origine indienne s’était déjà fait connaître avec ses précédents romans, Babyji, publié en 2007, L’Inde en héritage en 2009, ou encore Sensorium, sorti en 2012. Tous ses romans en version française sont parus aux éditions Heloïse d’Ormesson, et au format poche chez 10/18. Madison Square Park, sorti en librairie le 7 avril, fait partie de nos découvertes du mois de mars. Et voici ce que l’auteure nous en dit.

 

 

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madison-square-park-751046-250-400Booknode : Dans votre dernier roman, Madison Square Park, comme dans la plupart de vos précédents ouvrages, l’Inde et la culture indienne, dont vous êtes vous-même issue, sont très présentes. Cet ouvrage relate l’histoire de Uma, le personnage principal, qui est une jeune femme d’origine indienne vivant à New York depuis son enfance, et qui semble parfaitement intégrée à la culture américaine. La seule ombre au tableau, c’est le rapport conflictuel qu’elle entretient avec ses parents. Eux vivent depuis des années aux Etats-Unis, ils y travaillent, mais paraissent éprouver un rejet assez profond vis-à-vis de leur culture d’accueil. Ils alimentent les préjugés et vivent dans une certaine forme de repli communautaire.
Comment expliquer une telle différence d’intégration au sein d’une même famille ? Est-ce seulement générationnel ?

 

Abha Dawesar : En grande partie. D’ailleurs, Uma a eu la chance de finir son éducation dans un système américain, elle a étudié là-bas, elle a eu la chance de connaître des Américains de sa génération, ce qui n’est pas le cas de tous les immigrants. Certains n’ont qu’un rapport professionnels avec les gens du nouveau pays. Et en plus, Uma était plus jeune que ses parents (ndlr : au moment de son arrivée), ce qui change les choses. Et pas tout le temps mais souvent, les adultes qui émigrent sont beaucoup plus traditionalistes que ceux qui restent dans le pays d’origine et qui ont le même âge. Quand Uma va en Inde, on s’aperçoit que les parents de ses cousines sont moins traditionalistes que les siens.

 

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Booknode : Diriez-vous qu’il s’agit là d’une forme de repli communautaire ?

 

A.D. : Oui, et il y a une notion de temps fixe. On a un rapport au pays d’origine qui est fixe, qui reste figé sur le moment du départ, alors que le pays change, les choses continuent à évoluer. C’est paradoxal, mais beaucoup de ceux qui quittent leur pays restent dans un moment figé.

 

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Booknode : Est-ce que vous avez souvent été témoin de ce type de décalage dans la réalité ? Est-ce courant ?

 

A.D. : Ca arrive, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Les individus sont tous différents. Il y’a énormément d’exceptions aussi.

 

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Booknode : Nous avons lu votre roman comme un roman d’apprentissage, le récit d’une quête d’identité, mais aussi comme un roman d’opposition. Il y a d’un côté l’Orient des origines, le lieu des traditions séculaires, des dogmes, de l’enfance, et du passé qu’Uma associe à la violence, et notamment à l’asservissement de la femme ; et de l’autre côté, il y a l’Occident, synonyme de libertés, de multiculturalisme, et d’épanouissement personnel et professionnel.
Cette opposition rejaillit évidemment sur le personnage, qui ressent le besoin irrépressible d’échapper à l’emprise familiale, mais qui semble incapable de prendre des décisions, est-ce que l’on peut y voir une forme de générosité qui irait jusqu’à l’abnégation, est-ce plutôt de l’égoïsme ? Peut-on dire de Uma que c’est un personnage ambigu ?

 

A.D. : Elle ne se permet pas de trouver la bonne heure et le bon moment pour régler ses comptes avec sa famille. Elle s’est habitué à une sorte de douleur et de violence qui a toujours existé chez eux dont elle n’arrive pas à se sortir. Elle est prisonnière de son enfance en quelque sorte. Dans mon livre, il y a une vraie opposition entre passé et avenir. La grossesse et l’enfant, puisque Uma tombe enceinte, symbolisent l’avenir, mais elle, elle est enchaînée au passée, marquée, blessée par les traumatismes de son enfance. Parfois elle n’a pas la force de dépasser cela. Thomas, son copain, n’a pas eu la même enfance, il est américain, il est plus libre qu’elle, et il essaye de la faire changer. Il y a beaucoup d’oppositions entre les idées.

Mais Uma, je dirais qu’elle est à la fois une femme qui réussit dans sa carrière, et qui arrive à être indépendante de ses parents malgré tout. Le problème, c’est qu’eux ne veulent pas qu’elle grandisse. Et puis Uma a peur. Même si elle a beaucoup de courage à certains moments, la peur prend parfois le dessus. Finalement, c’est plutôt réaliste. De temps en temps, elle sait ce qu’elle doit faire, mais sans savoir comment s’y prendre. La grossesse est un moment charnière car elle n’a plus le choix de reculer ou d’être dans le déni. Elle a développé certains mécanismes pour surmonter ses peurs et survivre au mariage toxique de ses parents, mais ces réflexes sont aussi les chaînes qu’elle doit briser.

 

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Booknode : Certains détails du livre paraissent étonnants, par exemple, les parents de Uma sont médecins tous les deux, ce qui est fortement symbolique, puisque c’est un métier que l’on a l’habitude d’associer au progrès, à la connaissance, à l’élévation sociale de même qu’à une certaine forme d’altruisme et d’humanisme. Pourtant, paradoxalement, leur couple s’abîme depuis longtemps dans la violence, les corps ne sont pas sains, ils sont mal traités et mal aimés. Ils défendent par ailleurs des idées très arrêtées, adhèrent par exemple au mariage arrangé, qu’ils veulent imposer à Uma.
Pourquoi ce choix paradoxal ? Est-ce un choix arbitraire ou relève-t-il peut-être d’une réalité culturelle et sociale ?
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A.D. : D’abord, c’est vraiment un livre sur une famille, pas sur les familles indiennes en général. En tant qu’enfant, Uma ne sait pas qu’il y a d’autres manières d’exister que la sienne et celle de ses parents. Quand elle se rend en Inde, elle comprend qu’il y a d’autres modèles. Et c’est comme ça souvent, quand on est très jeune, on croit que tout le monde est comme nous alors que ce n’est pas vrai. La violence familiale, domestique s’exprime dans toutes les classes sociales, ça existe même dans les classes les plus favorisées ou parfois dans les familles LGBT. Ca existe un peu partout. C’est ironique que les parents de Uma soient des médecins et qu’ils n’arrivent pas à traiter leur fille avec le même soin et la même bienveillance qu’ils sont capables d’administrer à leurs patients dans le cadre professionnel.

C’est vraiment un livre qui se passe dans les lieux privés. Ce n’est pas un récit sur la médecine par exemple. Le fait que les parents de Uma soient médecins, c’est plutôt juste une ironie dans le livre. (…) Quant à la question du corps, elle est importante dans le livre. Il y a notamment cette histoire d’héritage génétique chez Thomas et chez Uma, ils doivent faire des tests génétiques. Et sur cette question des corps, on peut ajouter que Thomas est l’opposé des parents de Uma. Il lui fait à manger, lui montre son affection, il prend soin de son corps à elle.

 

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Booknode : La question de l’héritage est également centrale dans votre roman, avec en filigrane un questionnement assez classique sur que recevoir et que transmettre lorsqu’on est fille et que l’on s’apprête à devenir mère. Il y a en quelque sorte le conflit de Uma avec ses parents qui répond au conflit intérieur de Uma lorsqu’elle tombe enceinte. Mais à côté de tout cela, on a l’impression qu’il n’y a pas de libre-arbitre, que l’héritage absorbe les personnages et que, un peu comme dans une tragédie, il se tient comme un poids au-dessus d’eux.
Comment expliquer cela ? Est-ce que la question de l’héritage est plus prégnante en Inde ? Quelle est la part acceptable de déterminisme, et quelle est la part de libre-arbitre des personnages sur ce sujet ?

 

A.D. : Je pense que dans le cas de Uma, comme de la plupart des femmes, avoir un enfant amène la question de la transmission. Elle a toutes ses questions sur son enfance qu’elle n’a pas bouclées, et il y a des moments dans la vie, comme celui-là, où on ne peut plus ignorer les problèmes. Il y a des moments où elle y arrive, elle continue, et d’autres où elle sent bien qu’elle doit affronter la vérité. Elle ne peut pas avoir d’enfants sans dire à ses parents qu’elle va devenir mère. Elle essaye de choisir et de savoir quoi faire, mais en même temps, malgré elle, la transmission, la grossesse participent aussi d’un jeu de pouvoir. Les parents veulent qu’elle assure une transmission car c’est la raison d’être d’un pays, dune famille, mais dans un mariage qu’ils auraient choisi eux. C’est son corps à elle qui va porter l’enfant. Et Thomas le veut aussi. Donc il y a toutes ces clés d’entrée par rapport à ce thème dans le livre.

 

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Booknode : Vous adoptez une focalisation interne dans votre narration si bien que l’on arrive à distinguer et à percevoir nettement les différentes façon de penser des personnages. Il n’y a pas de manichéisme, les personnages ne sont pas tout blanc ou tout noir, et il est de plus en plus difficile au fur et à mesure de la lecture de prendre parti pour l’un ou pour l’autre.
Finalement, qui est bourreau et qui est victime dans cette tragédie ? Dans quelle mesure peut-on dire que tous sont plus ou moins à la fois bourreaux et victimes ? Est-ce que Uma, au fond, n’est pas aussi, et presque consciemment, son propre bourreau ?

 

A.D. : Parfois, on peut être les deux en même temps, et on peut aussi être le bourreau de soi-même. Mais il y’a de l’espoir dans le livre, Uma est capable d’avoir beaucoup de courage, de changer, pas tout de suite et d’un seul coup, mais petit à petit elle y arrive.

J’ai étudié la philo étant jeune, mais j’écris de la fiction, et l’une des raisons de ce choix c’est qu’avec la philo, on arrive à parler, à penser des choses qui peuvent être généralisées, ce sont des concepts. Alors que la fiction est très particulière, spécifique. Elle est très précise, elle prend en compte aussi les émotions. Uma serait peut-être différente si elle n’était pas venue aux Etats-Unis ou si ses parents avaient été différents. Oui, dans une quête, il y a toujours des tensions qui pointent vers des directions différentes.

 

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Booknode : Evidemment, votre livre est aussi un roman sur les femmes et leur place dans la société. A de nombreuses reprises, votre personnage s’insurge contre le statut utilitaire de la femme, sa position d’objet, de réceptacle dans certaines strates de la culture indienne.
Est-ce que cette situation est très commune en Inde ? Toucher à ces sujets, est-ce aussi pour vous une manière d’exprimer un engagement féministe ?

 

A.D. : Oui, ça existe. Je dirais que dans un cas comme celui de Uma, c’est particulier. L’histoire a beaucoup plus à voir avec ses parents, le rapport père et fille, mère et fille, père et mère plus que sur le statut de la femme en général. Par contre, même la mère de Uma subit beaucoup de choses. Je pense qu’elle pourrait faire autrement si elle le voulait, elle a le choix. Je pense que les femmes qui arrivent à avoir une vie indépendante ont le choix et je pense qu’en Inde en tout cas, on voit les deux : il y a des femmes qui décident de s’affirmer et d’assumer ce qu’elles sont, et d’autres qui décident de rester dans l’ombre des hommes, même si ça arrive de moins en moins. Par exemple, ce n’est pas le cas parmi la jeune génération. Dans mon livre, je ne fais pas une histoire culturelle de l’Inde, c’est l’histoire d’une famille qui a décidé d’émigrer pour des raisons familiales. Les parents d’Uma essayent d’échapper aux problèmes, de fuir quand ça ne va pas.

Après, c’est vrai que les femmes et les enfants sont plus exposés à la pauvreté en Inde. Certaines travaillent dans le bâtiment, sont très mal payées, et comme elles ont aussi des enfants, elles doivent s’occupe de tout, et je pense que là, elles ont beaucoup moins le choix de ce qu’elles veulent faire de leur vie, de leur corps. J’ai toujours écrit sur les femmes, dans Babyji, et même dans L’Inde en héritage. La femme est puissante dans L’Inde en héritage, et la figure de la mère est très importante.

 

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Booknode : Pensez-vous qu’il est du devoir de l’écrivain de combattre les inégalités et les injustices par l’écriture ? Quelle est votre vision de la littérature et pensez-vous que c’est un bon levier aujourd’hui pour faire changer les mentalités ou pour sensibiliser le public à des problèmes comme ceux que vous évoquez dans vos romans ?

 

A.D. : Mon travail en tant qu’écrivain relève plutôt d’une de prise de recul et de l’observation. Quant au rôle de l’écrivain, je pense que c’est très idéaliste (ndlr : de parler de devoir). Je ne sais pas si maintenant, en 2016, les écrivains sont assez engagés. Vraiment, je ne sais pas. Moi, je suis devenue écrivain parce que mes lectures de jeunesse ont changé ma vie. C’est plus qu’avoir une position sur tel ou tel autre sujet. Les livre sont changé ma vie intérieure de façon très intime, ils ont façonné ma façon de penser. J’écris parce que je n’ai pas le choix, parce que quelque chose me pousse. Je ne peux pas dire que ce soit une forme de combat, ce ne serait pas juste. C’est plutôt que la fiction permet de se mettre à la place des autres, de les comprendre. En lisant un livre, je peux regarder le monde avec les yeux de quelqu’un qui a habité ce même monde il y a deux siècles. C’est ça, le pouvoir de l’écriture. Est-ce que ça nous permet d’être beaucoup plus ouvert ? Je crois que oui. L’autre n’est plus l’autre quand on a vécu dans sa peau de personnage. C’est la seule manière de vraiment changer le monde.

 

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Booknode : Vous avez vous-même grandi en Inde, puis vous êtes partie vivre aux Etats-Unis lorsque vous étiez jeune file, à 17 ans. C’est à bien des égards un parcours que l’on pourrait comparer à celui de votre personnage, bien qu’Uma soit arrivée aux Etats-Unis avec ses parents et lorsqu’elle était enfant.
Néanmoins, est-ce que son parcours, ses questionnements en tant que femme sur son rôle et sa place dans la société sont aussi, quelque part, ceux que vous avez connus, vous, dans votre expérience personnelle ? Dans quelle mesure peut-on recouper ces deux façons d’expérimenter sa double culture ? 

 

A.D. : Moi, j’ai un rapport avec l’Inde qui est très différent de celui de Uma. Elle n’a pas eu une enfance très heureuse. Je dirais que pour ma part, je vois les oppositions entre les différentes cultures et les différents modes de pensée en Inde. Il y a énormément de diversité là-bas. On peut voir dans une même famille des attitudes radicalement différentes, ce qui m’étonne toujours parce que c’est paradoxal. Mais c’est comme ça. Avec Uma j’ai eu la chance synthétiser ça dans un personnage. Les choses qu’elle vit et qu’elle aborde n’ont pas de rapport direct avec moi, mais sont fondées sur des choses que j’ai observées dans l’attitude de certains amis ou membres de ma famille. C’est le résultat d’un travail d’observation et d’imagination.

Après, il y a aussi quelque chose de très personnel. Le livre se déroule dans un appartement à New York, qui est le mien. Pour moi c’était très important parce que c’est l’espace où tout se déroule et se dénoue. C’est aussi l’appartement que j’habite depuis 20 ans et que j’aurais dû quitter depuis 3 ans mais je ne trouve pas le courage. Je ne savais pas comment quitter cet appartement sans en parler dans un roman. C’est quelque chose d’assez drôle chez les écrivains : parfois on choisit un lieu parce qu’il nous est familier, et c’est quelque chose qui a un une signification intime et profonde.

 

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Booknode : D’ailleurs, les lieux sont très importants dans votre livre.

 

A.D. : Ils sont super importants ! Au même titre que les personnages. Le temps compte aussi beaucoup. Il était important pour moi que les choses se passent dans ce lieu-là. Les lieux témoignent de tout ce qui s’est passé. On y vit nos rêves aussi, c’est très intime. Et moi j’ai écrit tous mes livres dans cet endroit donc j’ai vraiment du mal à le quitter. Ce lieu, je l’ai fait, je l’ai construit. C’était vraiment mon appartement, mon identité, mon indépendance.

 

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Booknode : Aujourd’hui et depuis quelques années déjà, l’Inde est en plein boom économique et connaît le sort des pays émergents, avec un développement à deux vitesses, et un certain nombre de paradoxes.
Comment s’axe votre réflexion autour de ces sujets ?
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A.D. : Il y a des choix qui sont faits au niveau politique et des décisions prises très rapidement, sans préoccupation pour les conséquences. Par exemple il y a beaucoup de pollution en Inde, on a du mal à respirer. Et aussi, les rues n’ont plus aucune ressemblance avec ce qu’elles étaient il y a quelques années. La population est énorme. On a du mal à imaginer une ville qui regroupe entre 15 et 20 millions d’habitants ! Selon le moment et l’espace où l’on se trouve, on vit donc des expériences vraiment différentes. On passe du XIXe au XXIIe siècle. Mais je pense que c’est un pays qui va se stabiliser. En tout cas, j’ai beaucoup d’espoir. La population est très jeune, et c’est un pays qui va continuer de changer beaucoup. Evidemment, il y a des problèmes, mais on sent aussi que les mentalités évoluent, sur la question de la femme par exemple, ou sur l’éducation. Je reste très optimiste par rapport à l’avenir de l’Inde.

Par contre, je ne vois pas toujours d’opposition culturelle en moi-même par rapport parce que je me sens à la fois très indienne, du fait d’avoir grandi là-bas jusqu’à mes 17 ans, et puis j’ai fait le choix de vivre en occident. La transition entre l’un et l’autre, c’est plutôt comme un interrupteur on/off, c’est simple, mais je dis ça maintenant. Si vous m’aviez posé cette question il y a 15 ans, la réponse aurait sans doute été différente. J’ai changé, j’ai évolué. Et en même temps avec l’âge aussi, je sais ce que je peux faire, je me connais. Je sais où j’ai envie d’aller en Inde, et je sais quels endroits je veux éviter. Je ne suis plus à l’âge où j’ai la soif de tout expérimenter. Je reste ouverte, j’espère un peu (rires), mais j’ai l’impression que le temps passe très vite et que la vie est courte. Je maximise donc mon temps avec les gens que j’aime et à faire les choses que j’aime. Je prends ce que j’adore et je laisse ce que je n’aime pas. J’ai la chance de ne pas avoir la pression de devoir prendre le package entier de l’une et de l’autre de mes deux cultures.

 

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Booknode : Quel accueil ont connu vos derniers livres en Inde ?

 

A.D. : J’avais peur pour L’Inde en héritage où il est question de corruption. Le garçon du livre découvre la corruption familiale, amoureuse, et finalement politique. J’évoquais donc aussi la corruption des institutions et des systèmes de pouvoir. J’avais une appréhension, pas personnelle car l’Inde est vraiment un pays libre, mais plutôt par rapport à l’accueil du public. Mais les lecteurs ont compris tout de suite, car les lecteurs en ont eux-mêmes marre de cette corruption au quotidien. Ils se sont reconnus dans les thématiques du livre.

Madison Square Park n’est pas encore sorti là-bas, je n’ai même pas encore contacté mon éditeur en Inde, je ne sais pas pourquoi. C’est vraiment un texte intime, pas autobiographique, mais intime, et je n’étais pas prête pour ça. Mais je sais que les gens impatients de le lire peuvent se faire des idées rapidement, se dire que toutes les familles ne sont pas comme ça. Il faut aller au bout du livre car avant d’être indiens, les parents de Uma sont surtout pervers.

 

 

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A propos de Cecilia Sanchez 290 Articles
Chargée de communication et rédactrice chez Booknode

1 Comment

  1. Intéressant, vu que je suis et Indienne et Française, mais j’ai trouvé certains passages difficile à lire dans le sens où l’écriture de l’article ne m’accrochait pas du tout… aussi si on pouvait éviter les fautes de frape. =)

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