Le printemps commence bien avec une sélection qui a ensoleillé plus que de coutume les premiers jours de beau temps de la rédaction. Très littéraires, les lectures que nous vous proposons de découvrir sont également remplies de suspense, d’amour, d’émotions et de sincérité. Trois grands auteurs connus et reconnus se sont invités à cette sélection, avec trois livres remarqués et remarquables. Il s’agit de Stephen King avec Carnets Noirs, d’Annie Ernaux avec son dernier roman Mémoire de fille, et de David Foenkinos avec Le mystère Henri Pick. Si vous ne les avez pas encore lus, nous espérons que cet article vous donnera envie de vous y plonger très vite. A découvrir sans attendre également, le deuxième et dernier roman de Inès Benaroya, Quelqu’un en vue, publié aux éditions Flammarion.
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1. Carnets Noirs de Stephen King / Editions Albin Michel
Après Mr. Mercedes, paru en France en janvier 2015 et récompensé par le Edgar Award 2014 du meilleur roman, voici le deuxième volet haut en couleurs de la dernière trilogie signée Stephen King. Dans une intrigue bien ficelée et impeccablement écrite, le narrateur nous entraîne dans les pas de l’assassin Morris Bellamy. Fan déçu du célèbre écrivain John Rothstein, Bellamy supporte peu le destin que l’auteur voue à son personnage phare Jimmy Gold et finit par tuer John Rothstein en prenant soin de cacher les économies et les précieux carnets de notes de ce dernier. Mais lorsque trente ans plus tard à sa sortie de prison, il découvre que le butin a été dilapidé, il décide, le désir de vengeance et la rage au ventre, de s’en prendre à Peter Saubers, jeune étudiant venu à l’écriture et à la littérature en découvrant les carnets. Chapitre après chapitre, Stephen King livre au lecteur un thriller de facture classique, sans apparitions ni surnaturel, implacable et puissant, doublé d’une réflexion juste et tout aussi passionnante sur la littérature, le pouvoir et la valeur de la fiction, la position du lecteur. Un excellent thriller, à lire à la suite ou indépendamment du premier tome.
Ce que nous avons préféré :
- L’univers et l’intrigue : 7/10
- Les personnages : 9/10
- Le style : 8/10
Où lire (ou ne pas lire) ce livre : S’il y a un coin de lecture tranquille chez votre libraire, foncez-y une journée. A votre bureau et entouré de livres, ce n’est pas mal non plus.
Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : Idéal pour vos lectures de fin d’après-midi et de début de soirée, pour avoir le loisir de prolonger le plaisir une fois la nuit tombée.
Pour accompagner votre lecture : Un café noir et corsé comme il faut, pour ne pas oublier de rester alerte.
A qui prêter / offrir (ou pas) ce livre : A un ami absolument fan de littérature, ou à un puriste du genre policier.
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2. Le mystère Henri Pick de David Foenkinos / Editions Gallimard
Après Charlotte, roman sombre que nous avions trouvé maladroit et ordinaire malgré son sujet et le Prix Renaudot qui lui avait été attribué, nous voilà soulagés et heureux de retrouver David Foenkinos dans le style plus léger et fluide qu’on lui connaît et qui fait sa force. De l’amour, de la littérature, le tout servi par une écriture limpide comme on aime, Le mystère Henri Pick est une belle respiration. Direction la Bretagne, à Crozon, où il y a Jean-Pierre Gourvec, bibliothécaire ayant créé un rayon où ne figurent que des manuscrits d’ouvrages refusés par les éditeurs. Et puis il y a aussi Delphine, éditrice parisienne au flair sans faille, qui lors de ses vacances à Crozon tombe amoureuse de l’un de ces fameux livres recalés. Elle s’y plonge, et lorsqu’il est publié, le roman devient un best-seller. Reste à savoir qui était vraiment son auteur, un dénommé Henri Pick dont on ne sait pratiquement rien… Mise en abyme convaincante, intrigue entraînante, et personnages authentiques, il n’en fallait pas plus pour nous combler.
Ce que nous avons préféré :
- L’univers et l’intrigue : 9/10
- Les personnages : 9/10
- Le style : 8/10
Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Il vaut mieux être prêt à le lire partout, car vous allez avoir du mal à le lâcher.
Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : Quand il fait beau, pour décupler la bonne humeur qu’il vous procurera.
Pour accompagner votre lecture : Quelque chose de léger et de gourmand, comme des fraises ou les premières cerises de la saison.
A qui prêter / offrir (ou pas) ce livre : A cet ami qui se rêve écrivain, et qui se sent inhibé ou incompris.
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3. Quelqu’un en vue de Inès Benaroya / Editions Flammarion
Venue à l’écriture après une carrière de chef d’entreprise, Inès Benaroya a été reconnue pour son talent littéraire dès son premier roman, Dans la remise, publié en 2014 aux éditions Flammarion. Avec Quelqu’un en vue, sorti ce mois-ci, l’auteure raconte les sursauts, la solitude mais aussi l’hypocrisie de la vie moderne en alternant les points de vue de deux personnages, voisins d’immeuble, qui s’épient et se laissent épier. Le voyeurisme tantôt cru tantôt poétique qui traverse le roman alimente celui du lecteur, pour une expérience de lecture haletante et quelque peu troublante où tel est pris qui croyait prendre. Mais qu’y a-t-il au-delà de ce que l’on voit et des apparences ? C’est aussi la question du choix qu’Inès Benaroya interroge : sommes-nous responsables des décisions qui jalonnent notre vie, ou nous laissons-nous porter par les événements de l’existence ? La force de l’habitude est-elle supérieure à la nécessité impérieuse de tout quitter ? Ce que nous montrons de nous est-il plus volontiers authentique ou calculé ? Enfin, le salut peut-il venir de celui qui vous observe tapi dans l’ombre ? Quelqu’un en vue est aussi fascinant que les lumières qui s’allument en face de chez vous, dévoilant l’intimité de voisins familiers que vous ne connaissez pas. Après avoir lu ce roman, c’est sûr, vous ne verrez plus les gens d’en face comme avant…
Ce que nous avons préféré :
- L’univers et l’intrigue : 9/10
- Les personnages : 8/10
- Le style : 7/10
Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Chez soi, fenêtres ouvertes, pour le loisir de laisser traîner son regard où il ne faudrait pas entre deux chapitres.
Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : En fin d’après-midi quand il fait beau et qu’un rayon de soleil filtre par la fenêtre.
Pour accompagner votre lecture : Quelques viennoiseries de votre boulangère préférée.
A qui prêter / offrir (ou pas) ce livre : A votre mère, votre sœur, votre cousine, votre fille, ou un homme un peu curieux.
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4. Mémoire de fille de Annie Ernaux / Editions Gallimard
Un dernier roman en miroir, pour Annie Ernaux, qui nous raconte dans un langage remarquable, parfois acerbe, toujours juste, « cette fille » qu’elle était l’été de ses 18 ans, en 1958, lorsqu’elle a perdu sa virginité. Après avoir évoqué quelques fois sans aller au détail ce moment de sa vie dans ses précédents romans, voilà qu’elle y consacre un roman personnel, nécessaire, difficile à en croire ses propres phrases : « J’ai voulu l’oublier aussi, cette fille. L’oublier vraiment, c’est-à-dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie, son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n’y suis jamais parvenue. Toujours des phrases dans mon journal, des allusions à « la fille de S », « la fille de 58 ». Depuis vingt ans, je note « 58 » dans mes projets de livres. C’est le texte toujours manquant. Toujours remis. Le trou inqualifiable. » Voilà qui est fait, avec l’art de phrases courtes et retenues, qui n’expriment pas tout mais qui disent l’essentiel, et rendent admirablement la force du souvenir tout en sachant tirer avec une nostalgie plus que touchante le substrat de ce qui fait les jeunes années et les étés pleins, « immense[s] comme ils le sont tous jusqu’à vingt-cinq ans, avant de se raccourcir en petits étés de plus en plus rapides dont la mémoire brouille l’ordre« . Un livre essentiel.
Ce que nous avons préféré :
- L’univers et l’intrigue : 10/10
- Les personnages : 10/10
- Le style : 9/10
Où lire (ou ne pas lire) ce livre : Lors d’une escapade printanière ou estivale à la campagne, au bord de la mer : ailleurs.
Quand lire (ou ne pas lire) ce livre : En soirée, pour profiter des jours qui rallongent et augmentent la mélancolie du texte.
Pour accompagner votre lecture : Le parfum et la vue d’un bouquet fraîchement cueilli.
A qui prêter / offrir (ou pas) ce livre : A vous-même et à la jeune fille que vous étiez surtout.
Si cette structure « les livres que nous avons + participe passé » devient une habitude dans vos titres, il faut vraiment réviser les règles d’accord !
donc : « les livres que nous avons aimés », merci !
D’accord avec Isa R. J’estime que sur un site dédié à l’écriture, il est fondamental que l’orthographe soit respectée dans les titres et les
Désolée, mon commentaire est parti avant d’être achevé.
Je voulais ajouter « dans les titres et les » articles de base que vous fournissez.
Qu’éventuellement, un de vos lecteurs fasse une erreur dans un commentaire, on lui pardonnera, mais pas à vous!
Merci pour votre attention et bonne continuation.